Dengue : les porteurs sains contaminent les moustiques
Ce serait l'une des causes de la propagation de la maladie. Les porteurs sains de la dengue, c'est à dire des malades ne présentant pas ou peu de symptômes, transmettraient le virus aux moustiques qui les piquent, selon une étude des chercheurs de l'Institut Pasteur du Cambodge, de l'Institut Pasteur à Paris et du CNRS publiée lundi. Un cercle vicieux contribuant à augmenter le nombre d'insectes porteurs, et donc l'ampleur des épidémies.
Le compte-rendu de ces travaux parus dans les comptes-rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS) met ainsi en exergue une nouveauté pour les scientifiques. Ceux-ci pensaient en effet jusqu'ici que l’infection du moustique par l'homme n’était possible que si la personne présentait des symptômes particulièrement graves de la maladie, aussi appelée la "grippe tropicale".
Lors de leur expérience, les chercheurs ont mis en contact des porteurs infectés mais dits "asymptomatiques", c'est-à-dire présentant peu de symptômes, avec des moustiques sains. L'analyse des insectes a ensuite permis de prouver leur contamination par le virus, qu'ils pouvaient donc ensuite transmettre en piquant d'autres sujets.
"Cette découverte soulève la possibilité que les personnes qui ne présentent que peu ou pas de symptômes, c'est-à-dire la majorité des infections, contribuent à perpétuer la transmission du virus de façon silencieuse", commente Louis Lambrechts, chercheur au CNRS, responsable du groupe Interactions Virus-Insectes à l'Institut Pasteur à Paris cité par Le Parisien. Une nouveauté inquiétant car ces malades peu affectés sont susceptibles d'être exposées à plus de moustiques au cours de leur routine quotidienne que les personnes sévèrement malades, alitées ou hospitalisées.
Selon l'OMS, environ 390 millions de personnes à travers le monde seraient infectées chaque année par le virus de la dengue après une piqure de moustique, dont trois quarts de malades asymptomatiques. Cette maladie, pour laquelle il n'existe aucun traitement à ce jour, a un taux de mortalité de 20% sans prise en charge médicale. Autrefois limitée aux zones tropicales et subtropicales elle touche désormais l'Europe, où deux premiers cas ont été recensés en 2010.
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