Enfants nés sans bras : "scandale sanitaire" et empoisonnement aux pesticides ?
L'affaire avait connu une audience nationale après la diffusion d'un reportage au 20h de France 2. Et ce jeudi 4, c'est un rapport de Santé publique France qui doit donner ses conclusions sur un phénomène inexpliqué: la série de naissance de bébés nés dans l'Ain avec des anomalies des membres supérieurs. Sur un rayon de 17 kilomètres autour de la commune de Druillat, au moins sept enfants sont nés avec un bras ou une main en moins entre 2009 et 2014.
Une enquêtrice du Remera, le Registre des malformations en Rhône-Alpes, qui a été chargée de comprendre ce qu'il se passe autour de Druillat, a émis l'hypothèse d'une implication de l'exposition à des substances utilisées pour traiter les champs de maïs ou de tournesol. La proximité desdits champs était en effet l'un des points communs entre toutes les familles touchées par la malformation d'un enfant.
Depuis cette première affaire, d'autres séries suspectes de malformations d'enfants ont été relevées, notamment à Mouzeil non loin de Nantes ou à Guidel près de Lorient.
Voir aussi - Pesticides: les abeilles deviennent accrocs aux néonicotinoïdes
Les enquêtes sur les trois affaires ont fait l'objet d'une réunion nationale en 2016. Santé publique France avance de son côté la thèse du "hasard", mais l'épidémiologiste Emmanuelle Amar, citée par Franceinfo, et qui a travaillé sur la série noire de l'Ain balaie cette hypothèse: "La probabilité que ça soit lié au hasard est plus qu'infinitésimale. On est face à un plausible scandale sanitaire".
Le conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes a jugé de son côté que la mission du Remera ne fait plus partie de ses attributions. Quant à l'autre financeur de l'organisme, l'Inserm, il estime que l'apport du Remera à son travail de recherche scientifique est trop faible pour justifier d'un soutien financier. "Les conséquences sont très simples, c’est la fin de la surveillance des malformations, c’est-à-dire clairement la fin de l’alerte aussi", explique l'épidémiologiste laissant clairement entendre que le mystère, au moins dans l'Ain, ne sera peut-être jamais résolu.
Lire aussi:
Procès Monsanto: les anti-pesticides en France exultent
Procès Roundup: "Il faut sortir des pesticides", réclame la Confédération paysanne
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.