Les 35 heures à l’hôpital : chronique d’une disparition annoncée !
En voulant réformer le système de santé, le gouvernement va devoir prendre position sur une problématique majeure : faut-il supprimer ou non les 35 heures à l’hôpital.
La promesse du gouvernement, faite au plus fort de la crise de coronavirus, a été tenue. Le Ségur de la Santé ambitionne de refonder le système de soins en France, en posant tous les problèmes sur la table. Présenté comme un véritable handicap pour la santé publique en France, le temps de travail mais aussi l’organisation de ce dernier se sont donc logiquement retrouvés sur la table des négociations.
Les 35 heures à l’hôpital, une remise en cause d’un système jamais appliqué
Bien que chaque hôpital et même chaque service d’un même établissement ait une organisation propre, tous les soignants dénoncent depuis des années le manque de soignants. Et cette revendication commune existe depuis les accords de 2002, organisant le passage aux 35 heures de la fonction publique hospitalière. Les 40.000 embauches supplémentaires promises à l’époque n’ont été que partiellement réalisées , alors que la garantie d’une flexibilité optimale n’existe toujours pas aujourd’hui, 18 ans plus tard.
Edouard Philippe, Premier Ministre, a été clair en ouvrant ces états généraux de la Santé en affirmant que la remise en cause des 35 heures à l’hôpital n’était pas ou plus un « sujet tabou » et que « le maître-mot doit être le pragmatisme ». Le constat est le même partout et chacun connait les solutions possibles :
- Recruter massivement des soignants pour faire face à ce manque de personnel
- Officialiser la fin des 35 heures à l’hôpital en permettant à tous les soignants d’effectuer des heures supplémentaires, qui seront payées et donc financées.
Et la grande réforme de l’hôpital, qui devrait être dévoilée au début de l’été, ne pourra pas s’épargner de trancher. Comme il manque déjà de médecins généralistes ou spécialistes, de professionnels médicaux et paramédicaux, la voie du recrutement ne pourra donc pas être suffisante, et c’est donc bien les 35 heures, qui seront remises en question.
La seule incertitude existante encore à ce jour est de savoir jusqu’où le gouvernement est prêt à aller !
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