L’Italie, la Norvège et le Danemark suspendent le vaccin AstraZeneca. La France continue

Auteur(s)
FranceSoir
Publié le 11 mars 2021 - 20:28
Image
Les médecins du travail pourront administrer le vaccin AstraZeneca à compter du 25 février aux salariés de 50 à 64 ans atteints de comorbidités
Crédits
© Alain JOCARD / AFP/Archives
L’Italie, la Norvège et le Danemark SUSPENDENT le vaccin AstraZeneca suite à l’apparition de caillots sanguins. La France continue
© Alain JOCARD / AFP/Archives

Le Danemark rejoint l'Autriche, l'Estonie, la Lituanie, le Luxembourg et la Lettonie en suspendant le vaccin AstraZeneca.  Le ministre danois de la Santé a déclaré qu'il enquêtait sur des effets secondaires de thrombose et coagulation du sang, y compris un décès. Cependant, ce dernier a dit que « la suspension du vaccin AstraZeneca était une mesure de précaution et qu'aucun lien n'était prouvé » avec la vaccination. Malgré les problèmes qui surgissent de part et d’autres, les régulateurs européens (EMA) et britanniques affirmant qu'il n'y aurait AUCUN lien de cause à effet. Ce n’est pas la première fois que le doute est jeté sur le vaccin AstraZeneca en Europe.

L'Italie et la Norvège rejoignent le Danemark et une foule d'autres pays européens dans la suspension de l’utilisation du vaccin AstraZeneca, sur fond de craintes que ces derniers ne provoquent des caillots sanguins

Ce sont donc huit pays de l'UE qui ont maintenant annoncé qu'ils cesseraient d'utiliser le vaccin AZ. Cette suspension est motivée par l’apparition de caillots sanguins après le décès d'une infirmière autrichienne causé par l’apparition d'un caillot peu de temps après l’injection. Ce cas vient s’ajouter à de nombreux autres rapports.

La décision de suspension intervient malgré le fait que l’EMA ait déclaré qu'il n'y avait pas de lien clair entre la mort de l'infirmière et le vaccin. De leurs côtés les régulateurs britanniques ont déclaré que les données de vigilance ne montrent pas que les personnes vaccinées soient plus susceptibles de souffrir de caillots que la population générale.

En février 2021, l'Allemagne et la France ainsi que d’autres pays, avaient limité l’utilisation du vaccin AZ aux moins de 65 ans, affirmant qu'il était inefficace chez les personnes âgées, prenant ainsi une position inverse à celle de l’EMA. 

Ces restrictions ont été en grande partie abandonnées après que les données aient montré que le vaccin fonctionnerait à tous les âges.  La peur autour de ces vaccins continue à monter entrainant ainsi un refus de certains à se faire vacciner.  Les autorités allemandes et françaises se posent des questions sur l’obligation vaccinale pour le personnel soignant avec plusieurs pontes de la médecine qui appellent à un geste citoyen de la part des soignants.

La campagne de vaccination en Europe, déjà en proie à des problèmes d’approvisionnement est donc encore ralentie avec seulement 7% des personnes ayant reçu au moins une première injection contre 33% au Royaume-Uni

Au Danemark le vaccin Astra Zeneca suspendu 14 jours

Le Danemark a été le premier à annoncer la suspension du vaccin AZ pendant 14 jours. L’autorité sanitaire locale a rapporté « des caillots sanguins graves parmi les personnes ayant reçu le vaccin. »

Le ministre de la Santé danois Magnus Heunicke a déclaré que « les autorités cherchaient à savoir s'il y avait un lien entre l’injection et les caillots sanguins », après le rapport de plusieurs cas et un décès. « À l'heure actuelle, on ne peut pas conclure s'il existe un lien. Nous agissons tôt, cela doit faire l'objet d'une enquête approfondie. » Sans dire combien de rapports de caillots sanguins avaient été signalés ni donné des détails sur la personne décédée.

« L'Agence danoise des médicaments et nous-mêmes devons répondre aux informations faisant état d'éventuels effets secondaires graves, à la fois du Danemark et d'autres pays européens », a déclaré le directeur de l'autorité sanitaire danoise, Soren Brostrom. 

L'Autriche a annoncé lundi qu'elle avait suspendu l'utilisation d'un lot de vaccins AstraZeneca,

après qu'une infirmière de 49 ans soit décédée de « graves problèmes de coagulation sanguine » quelques jours après avoir reçu un vaccin anti-Covid. Outre le décès de la femme, trois autres cas de problèmes de coagulation sanguine ont été signalés en Autriche par des personnes qui avaient pris le vaccin. L'une de ces patientes, une femme de 35 ans, a développé une embolie pulmonaire - un blocage d'une artère sur le poumon - mais se rétablit actuellement. 

Le Danemark rejoint cinq autres pays - l'Autriche, l'Estonie, la Lituanie, le Luxembourg et la Lettonie - qui ont suspendu le vaccin après qu'une femme autrichienne de 49 ans décédé de «graves problèmes de coagulation sanguine»

Une suspension totale pour certains pays

Au 9 mars, 22 cas de caillots sanguins avaient été signalés parmi plus de trois millions de personnes vaccinées dans l'Espace économique européen, a indiqué l'Agence européenne des médicaments (EMA).

L'EMA a déclaré que le lot qui avait été sélectionné en Autriche, étiqueté ABV5300, comprenait un million de doses et avait été livré à 17 pays de l'UE. L'EMA a dit : « Bien qu'un défaut de qualité soit considéré comme improbable à ce stade, la qualité du lot est en cours d'examen. »

Rajoutant que le comité d'évaluation des risques de pharmacovigilance (PRAC) enquêtait sur les conditions de thrombose liées au même lot ainsi que sur tous les autres rapports de thrombose et de conditions de coagulation sanguine associées rapportés après la vaccination : «Les informations disponibles à ce jour indiquent que le nombre d'événements thromboemboliques chez les personnes vaccinées n'est pas supérieur à celui observé dans la population générale», a déclaré l’EMA.

Mardi, l’EMA a ajouté que 22 rapports faisant état de telles conditions parmi les trois millions de personnes à recevoir les doses du vaccin AstraZeneca dans l'Espace économique européen.  Au fur et à mesure de l’enquête, de plus amples informations seront publiées.

Quatre pays européens - l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie et le Luxembourg - ont également suspendu l'utilisation des vaccins de ce lot, qui a été envoyé dans 17 pays européens et consistait en un million de doses.

Le Danemark tout comme l'Islande et la Norvège ont toutefois suspendu l'utilisation de la totalité de son approvisionnement d'AstraZeneca pour les mêmes motifs.

Au Royaume-Uni, on continue

De son côté le porte-parole du premier ministre britannique a défendu le vaccin en le qualifiant de « sûr et efficace » et a insisté sur le fait que la Grande-Bretagne poursuivrait son propre déploiement. 

La Grande-Bretagne a lancé la première campagne mondiale de vaccination de masse contre le coronavirus en décembre, largement soutenue par le vaccin Oxford-AstraZeneca et un autre de Pfizer-BioNTech et le gouvernement se félicite de commencer à voir les résultats du programme de vaccination en termes de la baisse des cas que nous voyons à travers le pays, le nombre de décès et  le nombre d'hospitalisations.

La procédure d’approbation du vaccin AstraZeneca fortement questionnée

Le 30 janvier dernier, les régulateurs de l'UE ont approuvé le vaccin AstraZeneca, affirmant qu'il était efficace et sûr. Les effets indésirables observés dans les essais ont été de courte durée pour la plupart et les problèmes de coagulation sanguine n'ont pas été signalés. 

Une porte-parole d'AstraZeneca a déclaré au DailyMail que le laboratoire était au courant de la déclaration faite par l'autorité sanitaire danoise selon laquelle ils enquêtent actuellement sur les événements indésirables potentiels liés à la vaccination contre le COVID-19. Et a rajouté :

« La sécurité du vaccin a été largement étudiée dans les essais cliniques de phase III et les données examinées par les pairs confirment que le vaccin est généralement bien toléré. »

L'enquête de l'UE arrive à un moment critique et complexe, car de nombreux dirigeants européens avaient apporté leur soutien au vaccin après avoir affirmé qu'il était inefficace lors de la controverse avec le fabricant de vaccins et la Grande-Bretagne en janvier.  L'UE avait accusé de manière véhémente la Grande-Bretagne de son déplorable déploiement de vaccins.

Le Premier ministre français Jean Castex a depuis approuvé le vaccin, affirmant qu'il était tout aussi efficace que tout autre vaccin approuvé dans l'UE. 

L'Autriche, l'Estonie, la Lituanie, le Luxembourg et la Lettonie ont tous suspendu les coups d'AstraZeneca en attendant les conclusions complètes de l'enquête du PRAC.

La décision d'hier de l'EMA était basée sur les conclusions préliminaires du PRAC.

En France ce soir le ministre de la Santé Olivier Véran affirme :

« Il n'y a pas lieu de suspendre la vaccination avec AstraZeneca en France» après avoir dévoilé les chiffres de la vaccination. 286.000 Français ont reçu une injection au cours des dernières 24 heures, il s'agit d'un record en France. Au total, 4.545.000 personnes ont reçu au moins une injection de vaccin en France. Et 2.165.000 ont reçu deux injections.  Et il ne parle pas des morts potentiellement liés au vaccin.  Manquement volontaire ?

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

28/12 à 10:45
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.