Espace : découverte d'un nuage géant s'échappant de l'exoplanète GJ 436b
Alors qu’ils observaient, à l'aide du télescope Hubble, l'exoplanète GJ 436b en transit autour de son étoile Gliese 436, une naine rouge, des chercheurs ont découvert qu’un gigantesque nuage de gaz s’en échappait.
D’après leur étude parue mercredi dans la revue Nature, le nuage, probablement composé d’atomes d’hydrogène et surnommé "behemoth" ("mastodonte"), ressemblerait fortement à une queue de comète et couvrirait environ 56% de la taille de son étoile. "Ce qui est colossal en regard des 0,69% couverts par la planète elle-même", explique le CNRS dans un communiqué.
"Un tel phénomène n'avait jamais été observé autour d'une exoplanète aussi petite", assure la Nasa, ajoutant que même des planètes soumises à un rayonnement plus important ne dégagent pas une telle chevelure.
"Ce nuage est très spectaculaire; c’est comme si, après avoir porté l’atmosphère de la planète à haute température, ce qui conduit à l’évaporation de l’hydrogène, le rayonnement de l’étoile était trop faible pour souffler le nuage qui s’accumule autour de la planète", explique quant à lui David Ehrenreich, chercheur à l'université de Genève et auteur principal de l'étude cité par l’Obs.
D’après les chercheurs, GJ 436b, d’une taille comparable à celle de Neptune (presque quatre fois le diamètre de la Terre), pourrait bien avoir perdu 10% de son atmosphère depuis le début de sa vie. Par ailleurs, elle n’est située qu’à 3,2 millions de kilomètres de son étoile, soit 46 fois plus proche que la Terre ne l'est du Soleil. Par conséquent, elle fait le tour de son étoile en seulement 2,6 jours au lieu de plus de 365 pour la Terre.
Les résultats de cette étude"contribuent à améliorer notre compréhension de l'évolution des planètes de faible masse qui orbitent très près de leur étoile. Quelle est la fraction de planètes de type Neptune trop proche de leur étoile qui vont perdre leurs atmosphères et devenir des planètes rocheuses? Ce ne sera pas le devenir de GJ436b, mais cela devient une évolution possible pour une planète subissant une insolation un peu plus importante", conclut le CNRS.
Placé sur orbite en 1990, Hubble devrait rester actif jusqu’en 2018 où devrait être remplacé par le téléscope spatial Webb.
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