Les humains pourraient développer un sixième sens… comme les chauves-souris

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FranceSoir
Publié le 17 mai 2021 - 21:42
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Chauve-souris
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AFP
Une chauve-souris
AFP

Selon une équipe japonaise de chercheurs, les humains pourraient, comme les chauves-souris, être capables de percevoir et d’identifier des objets dans l’obscurité totale. Explications.

L’écholocalisation pour voir dans le noir

L’odorat, le goût, le toucher, la vue, l’ouïe… Et si les humains étaient capables de développer par leurs seules ressources un sixième sens, semblable qu’utilisent les chauves-souris et les dauphins pour se repérer dans l’espace ? C’est la théorie de chercheurs du Center for Information and Neural Networks (CiNet) de l’université d’Osaka, au Japon. Dans une étude publiée dans la très sérieuse revue scientifique Plos One, ils expliquent que nous pourrions être doués d’écholocalisation, c’est-à-dire de la capacité de localiser des objets par le son qu’ils émettent. Ce « radar » pourrait, par exemple, nous permettre d’identifier leur forme, mais aussi leur rotation dans le noir complet, comme le font les chauve-souris pour trouver leur nourriture dans l’obscurité et éviter de percuter des obstacles.

« Entendre » le son des objets

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont utilisé un signal d’écholocalisation qu’ils ont testé auprès d’une quinzaine de participants. Le but : déterminer si ces derniers étaient capables d’identifier un objet dans une pièce, et de savoir s’il était en mouvement, ou immobile. Les signaux utilisés étaient à haute fréquence, jusqu’à 41 kHz, « que les humains ne peuvent pas entendre », explique le Pr Miwa Sumiya, qui a dirigé les travaux.

Afin de pouvoir interpréter en 3D les signaux, les chercheurs sont passés par un système binaural, qui consiste à reproduire un son le plus similaire possible à celui que reçoivent les oreilles quand elles écoutent une scène sonore naturelle. « En abaissant la fréquence de ces échos binauraux, les participants humains pouvaient les entendre avec la sensation d'écouter de vrais sons spatiaux dans un espace 3D », détaillent les auteurs de l’étude.

Mieux comprendre le cerveau humain

Grâce à ce procédé, les chercheurs ont pu constater que les participants pouvaient déterminer si l’objet était bien présent, et s’il était immobile ou non. Certains sont même parvenus à distinguer que l’objet était un cylindre.

Si de nouvelles recherches sont désormais nécessaires pour confirmer ces travaux, les conclusions sont encourageantes et pourraient permettre une meilleure compréhension du cerveau humain. « Examiner comment les humains peuvent acquérir de nouvelles capacités de détection pour reconnaître les environnements à l’aide de sons peut conduire à la compréhension de la flexibilité du cerveau humain », affirme le Pr Sumiya. Nous pourrons peut-être également obtenir des informations sur les stratégies de détection d’autres espèces (comme les chauves-souris) en comparant avec les connaissances acquises dans les études sur l’écholocalisation humaine. »

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