Une pétition d'Amnesty International contre la reconnaissance faciale en France
Une pétition d'Amnesty International appelle à agir avant que la reconnaissance faciale dans le pays “ne devienne une réalité”. Approchant les 100 000 signatures, la pétition est ouverte jusqu'au 31 juillet 2024. Les revendications visent alors à contraindre l’État français à envisager une loi permettant d’interdire la reconnaissance faciale à des fins d’identification dans l’espace public. En effet, l’organisation non gouvernementale constate que le pays recourt à une multiplication de l’usage des technologies de surveillance. L’inquiétude monte quant à l’usage qui pourrait en être fait grâce à la reconnaissance faciale.
Première marche en ce sens, la France a légalisé à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques l’usage de la vidéosurveillance algorithmique. Ce ne sont ni plus ni moins que des caméras usant d’intelligence artificielle afin de passer au crible, en direct, les moindres mouvements de la population pour détecter toute situation anormale. Une loi qui aurait été votée, selon l’organisme, par une procédure accélérée n’appelant à aucun véritable débat public. Avec le passage de cette loi, le pays devient le premier de l’Union européenne à légaliser, à titre expérimental, ce type de surveillance. Un véritable tournant, qui peut ouvrir la voie à « l’utilisation de technologiques encore plus intrusives comme la reconnaissance faciale ».
Les expérimentations se multiplient depuis ce texte, avec l’usage de la reconnaissance faciale dans un stade à Metz, la vidéosurveillance algorithmique à la Gare du Nord (Paris), voire la reconnaissance faciale dans un lycée de Marseille.
De quoi inviter à devenir une plus grande réalité que ce que le discours laissait entendre jusqu’à maintenant. Insidieusement, l’habitude de cet usage se crée et pourrait s’ancrer plus longtemps qu’attendu.
Selon Amnesty, « l'utilisation de la reconnaissance faciale pour identifier des personnes dans l'espace public représente une menace sérieuse pour nos droits. Un outil qui porte atteinte à notre vie privée, menace nos libertés fondamentales et accentue les discriminations. »
En ce sens, les autorités françaises montrent un « intérêt grandissant » pour ces technologies de surveillance. Le déploiement rapide de la reconnaissance faciale serait à craindre. L’organisme invite alors à prendre une mesure forte pour enrayer ce mécanisme avant qu’il ne soit trop tard.
La pétition invite à cet effet à mettre la pression sur les parlementaires pour adopter une loi interdisant, sans concession, la reconnaissance faciale à des fins d’identification dans l’espace public. Il en va des libertés individuelles et collectives des Français. Un sujet dont nous devons donc nous saisir pour y imposer des limites.
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