Après être restée longtemps dans les tuyaux, l’éco-contribution sur les billets d’avion est entrée en vigueur. Les vols coûtent donc un peu plus cher, cette écotaxe est appliquée à toutes les compagnies qui décollent du sol français. En attendant une vraie taxe kérozène.
Disposition du projet de loi de finances 2020, l’éco-contribution sur les billets d’avion varie en fonction du type de voyage, intra-européen ou hors UE. Elle se monte à 1,50€ ou 9€ en classe économique, 3€ ou 18€ en classe affaires. A noter que les vols entre la Corse ou les collectivités d’outre-mer et le continent, ainsi que les vols en correspondance, ne sont pas concernés par la mesure.
Au profit des infrastructures
Pour les voyageurs comme pour les compagnies, il ne s’agit pas d’une nouvelle taxe, mais d’une augmentation de la TSBA (Taxe de solidarité sur les billets d’avion). Plus connue sous le nom de taxe Chirac, celle-ci avait été créée en 2006 pour aider au financement de la lutte contre les grandes pandémies dans les pays pauvres.
La part «climatique» de cette taxe, estimée à 180 millions d’euros par an, sera entièrement reversée à l’AFITF, l’Agence de financement des infrastructures de transport en France. Une somme relativement modeste lorsque l’on sait que le budget d’investissement de cet établissement public s’établit en 2020 à 3 milliards d’euros.
En attendant, peut-être, la taxe kérosène
Et le climat dans tout ça? L’ONG Action Climat a estimé que «c’est un tout petit pas qui ne suffira pas pour baisser les émissions de gaz à effet de serre, ni à supprimer les avantages fiscaux du transport aérien». Pour cette organisation, l’enjeu est ailleurs: en l’occurrence mettre fin à l’exonération de taxation du kérosène qui représente selon elle un manque à gagner de 7,2 milliards d’euros.
Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, s’est lui-même prononcé en faveur de l’instauration d’une taxe kérosène au niveau européen, de l’ordre de 3 centimes d’euros par litre. Mais la question est pour le moment… dans les tuyaux.