Suicide d'une infirmière de l'hôpital Cochin sur son lieu de travail
Une infirmière de l'hôpital Cochin à Paris s'est suicidée mardi matin sur son lieu de travail, a indiqué la direction de l'Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), qui évoque un "événement tragique" dans un service connaissant "des difficultés persistantes" d'ordre fonctionnel et relationnel.
"A l'AP-HP depuis plus de 20 ans, cet agent était affecté au département de l'information médicale (DIM) de l'hôpital Cochin depuis six ans", avait indiqué dans un premier temps la direction dans un communiqué qui a par la suite précisé qu'il s'agissait d'une "infirmière (qui) ne travaillait plus dans un service de soins".
Elle dit "prendre très au sérieux ce nouvel événement tragique qui renforce sa détermination dans la prévention et la détection des risques psycho-sociaux et l'amélioration des conditions de travail".
La direction de l'AP-HP reconnaît que dans le service où travaillait cette infirmière, "des difficultés fonctionnelles et relationnelles avaient été identifiées", conduisant "à une enquête administrative menée par la DRH, à l'initiative de la direction du groupe hospitalier Paris Centre (dont dépend l'hôpital Cochin) et à une expertise du CHSCT".
"La situation semblait moins aiguë", mais en raison de "difficultés persistantes, il avait été décidé par le directeur du groupe hospitalier et le directeur général de procéder à un audit". "La première réunion a eu lieu la semaine dernière", selon la direction.
"L'ensemble de ces éléments permettra de déterminer l'existence de liens entre les difficultés relevées dans le service et ce drame", poursuit l'AP-HP.
Ce suicide intervient le jour même où plusieurs milliers de travailleurs dans les secteurs de la santé et du social ont manifesté pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail.
Alors qu'entre 10.000 personnes selon la police et 30.000 selon la CGT ont manifesté à Paris, quelque 200 d'entre elles ont décidé de rejoindre en fin d'après-midi l'hôpital Cochin après avoir appris le suicide, a indiqué à l'AFP le syndicat SUD santé sociaux.
Face à la colère du secteur et après le suicide d'au moins cinq infirmiers cet été au CHU de Toulouse, au Havre, à Saint-Calais, près du Mans, et à Reims, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait dévoilé début décembre un plan pour l'amélioration de la qualité de vie au travail des hospitaliers.
Le bilan s'est alourdi avec la défenestration dans la nuit du 5 au 6 février, d'un infirmier à l'hôpital européen Georges Pompidou à Paris, où un cardiologue s'était également donné la mort il y a un peu plus d'un an en se jetant par la fenêtre.
Dans un communiqué adressé à l'AFP après l'annonce du suicide de mardi, la ministre de la Santé "adresse ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches" et tient "à assurer de son soutien les équipes de l'établissement".
Mme Touraine "souhaite que l’enquête interne lancée par l'AP-HP aboutisse rapidement et que toute la transparence soit faite sur les circonstances de ce drame", ajoute-t-elle.
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