Brexit : pas de risque pour la croissance française selon la Banque de France

La banque centrale française se veut rassurante: le Brexit n'impactera pas la croissance hexagonale. Seul le Royaume-Uni risque de souffrir économiquement. Une perspective rassurante, mais qui ne fait pas l’unanimité.

C’est le gouverneur de la Banque de France François Vileroy de Galhau qui l’affirme: si la sortie de l’Union européenne du Royaume-Uni pourrait leur être préjudiciable économiquement, pas d’inquiétude à avoir pour la France. Preuve de cet appel au calme: la prévision de croissance française pour 2016 reste inchangée à 1,4% (l’Insee parlant même de 1,6%). "Il n'y a pas aujourd'hui, si on regarde l'économie française, de menace de rechute pour les prochains trimestres (…) Aujourd'hui je peux confirmer cette prévision, même après le Brexit" rassure-t-il.

Le gouverneur se fait par contre un peu plus de soucis pour ceux qui ont choisi de quitter l’Europe par leur vote lors du référendum de jeudi. Gros point noir à venir pour l'économie britannique: la perte de l’accès facilité par le marché unique de 450 millions de clients. Et les signes du premier jour ne trompent pas selon François Villeroy de Galhau: le dévissage brutal de la livre sterling vendredi par rapport à l’euro donne "une petite échelle respective des conséquences pour le Royaume-Uni et pour l'Europe".

L’inquiétude reste malgré tout vive côté français, la sortie du Royaume-Uni intervenant à un moment de timide reprise économique en France après des années de croissance atone. Et certains analystes ne sont pas tout à fait persuadé que la France s’en tirera sans heurts. L'assureur crédit Euler Hermes avait prévenu dès avant le Brexit qu'un tel événement pourrait diminuer les exportations françaises de 2,4 milliards d'euros, voire 3,2 milliards dans le cas d'un scénario noir, en l'absence d'un rapide accord de libre-échange avec le Royaume-Uni. Une perspective qui enfoncerait un peu pus la balance commerciale française qui peine à se relever.