Violences à la fac de Montpellier : un rapport pointe la responsabilité du doyen

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Par AFP - Marseille
Publié le 27 mai 2018 - 12:54
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Un rapport d'enquête administrative après l'expédition punitive menée fin mars contre les occupants d'un amphi de l'université de Montpellier recommande une "procédure disciplinaire" à l'encontre du doyen de la faculté de droit, Philippe Pétel, tenu responsable, révèle le JDD dimanche.

Parallèlement à l'enquête judiciaire qui se poursuit et dans laquelle M. Pétel et un professeur de droit sont mis en examen, deux inspecteurs de l’Éducation nationale ont bouclé leur enquête administrative, relate le JDD, qui a pu consulter leur rapport.

Il recommande notamment au président de l'université "d'entamer une procédure disciplinaire à l'encontre du doyen" et d'un professeur mis en cause, Jean-Luc Coronel. Ils avaient été suspendus après les faits par la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal, et le doyen avait démissionné.

Selon le JDD, le rapport estime que le doyen ne pouvait pas ignorer que les hommes en noir, armés de latte en bois, qu'il laissait entrer, et qui frapperont ensuite les occupants d'un amphi, n'étaient pas des policiers.

Le document affirme que la responsabilité de M. Pétel "en donnant l'ordre de libérer le passage, d'ouvrir le portillon d'accès du parking et en effectuant plusieurs allées et venues entre le parking et le hall, s'avère pleinement engagée dans l’intrusion du commando cagoulé".

La responsabilité du professeur "est également engagée", poursuit le journal. Il aurait frappé des étudiants, et se serait ainsi justifié : "Je dois me défendre, je réponds aux coups".

Le rapport pointe également un "manque de discernement" du président de l'université de Montpellier, et la responsabilité d'un représentant syndical dans la montée des tensions, selon le Journal du Dimanche.

Ces violences, attestées par une vidéo amateur, avaient été commises en pleine mobilisation contre la réforme de l'université portée par Frédérique Vidal, marquée à Montpellier par des tensions entre pro et anti-blocage. Après les faits, le procureur avait recensé neuf personnes se plaignant d'avoir été blessées légèrement.

Sur le plan judiciaire, le doyen a été mis en examen pour complicité d'intrusion dans l'université, le professeur de surcroît pour violences en récidive, en raison d'une condamnation datant de 2013. Ils avaient été placés sous contrôle judiciaire.

Dimanche, le président de l'université Philippe Augé a promis, sous réserve que le rapport soit rendu public dans son intégralité et corrobore les informations du JDD, de saisir "immédiatement la section disciplinaire compétente à l'encontre des deux personnes mises en cause".

"Concernant les personnes cagoulées, dont les identités, à ce jour, n'ont pas été révélées, des mesures administratives seront également prises s'il s'avérait que figurent des membres de l'université parmi elles", a-t-il ajouté, dans un communiqué.

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