Code de la route : les nouvelles questions de l'examen en vigueur lundi
Mêmes règles, mais nouvelles questions: lundi 2 mai, les candidats à l'examen du code de la route vont découvrir des questionnaires réécrits et remis à jour, censés mettre fin au bachotage et privilégier l'adaptation aux diverses situations. La nouvelle de cette réforme avait affolé les candidats au premier examen de France, passé par 1,4 million de personnes chaque année. "Il y a eu un vent de panique, les élèves voulaient tous passer leur code avant le 29 avril. Il a fallu les rassurer", raconte Isaac Belin, enseignant dans une auto-école parisienne.
Lundi, les règles du code de la route n'auront en effet pas changé et les conditions pour réussir l'examen seront les mêmes: avoir au minimum 35 bonnes réponses sur les 40 posées. Seul changement, les questions seront choisies parmi 1.000 -contre 700 auparavant- remises à jour, avec notamment des vues aériennes et, à partir du 1er juin, quatre séquences vidéos. Certaines abordent de nouveaux thèmes comme les usagers vulnérables (vélos, piétons...), l'éco-conduite, le secourisme et les nouvelles technologies.
Autre nouveauté, les candidats ne répondront plus sur un boîtier électronique mais sur une tablette mise à leur disposition. De l'avis de tous les formateurs, cette réforme était nécessaire pour un examen inchangé depuis 20 ans.
"Tout le sens de cette réforme, c'est d'apprendre et plus de bachoter. Les questions sont beaucoup plus comportementales: ce n'est plus +Quelle est la règle ?+ mais +Comment réagir ?+. Si on n'a pas compris la règle, pourquoi elle existe, on ne pourra pas adapter son comportement", explique Stanislas Llurens, président du site auto-ecole.net. Pour Isaac Belin, "les questions sont plus claires, avec moins d'ambiguïté". "C'est intéressant parce que ça peut aider à développer des réflexes: les élèves, habitués à des photos, bloquent souvent en voiture sur un panneau alors qu'en voiture, ça bouge. La vidéo apportera un plus", estime-t-il, en déplorant toutefois une entrée en vigueur "précipitée".
Les éditeurs de supports pédagogiques ont en effet été pris de vitesse et n'ont pas pu en fournir autant que nécessaire. Ce toilettage s'inscrit dans le cadre d'une réforme du permis de conduire annoncée par Bernard Cazeneuve en juin 2014 afin de moderniser l'examen et d'en réduire les délais de passage (98 jours en moyenne en 2014), et donc le coût pour les candidats (1.500 euros environ). Pour cela, le gouvernement a également décidé de ne plus faire surveiller l'examen du code par les inspecteurs du permis, afin qu'ils se concentrent sur l'épreuve pratique. Cela permettra de dégager 142.000 places d'examen, selon le ministère.
A partir du 1er juin, les candidats seront donc reçus par des personnels d'entreprises agréées par l'Etat. La Poste et le groupe suisse d'inspection et certification SGS ont déjà fait savoir qu'ils demanderaient un agrément, dont les premiers seront délivrés courant mai. Les centres d'examen actuels laisseront progressivement la place à ceux des opérateurs, qui devraient être plus nombreux et offrir plus de créneaux, notamment le samedi. Cette mesure a suscité un tollé chez les syndicats d'inspecteurs du permis de conduire qui y voient les prémisses d'une "privatisation", d'autant que les candidats devront payer 30 euros aux nouveaux opérateurs.
"C'est le coût moyen des frais de présentation demandés par les auto-écoles et qu'elles se sont engagées à ne plus facturer", explique-t-on au ministère de l'Intérieur. "Cette externalisation ne vise que l'organisation matérielle de l'examen, l'État reste seul responsable des questions posées et de la correction des épreuves", assure-t-on également à la Délégation à la sécurité routière (DSCR).
Les candidats s'interrogent, eux, d'abord sur leurs résultats. "J'ai passé le code une première fois il y a huit ans et je trouve que c'est devenu plus dur", confie Katia Dos Santos, 28 ans. A l'image de beaucoup de candidats, elle redoute que le taux de réussite (71,49% en 2015) chute. "Franchement, je ne pense pas", la rassure Isaac Belin: "C'est juste une nouvelle logique à intégrer".
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