Attentat de Nice : Alain Juppé dénonce un "écran de fumée du gouvernement"
Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite, a accusé ce lundi 18 le pouvoir autour de François Hollande de mettre en place "un écran de fumée" par ses mises en cause de l'opposition suite à l'attentat de Nice. "La virulence de la réaction gouvernementale me paraît suspecte", a-t-il déclaré aux journaliste en marge d'une visite à Berlin, où il était venu rencontrer la chancelière Angela Merkel.
Cela "a tous les aspects d’un rideau de fumée, ça consiste à déplacer le débat et à faire porter le chapeau sur l’opposition, on ferait mieux d’abord d’assumer ses propres responsabilités", a-t-il ajouté, après avoir été mis en cause par plusieurs responsables socialistes pour avoir critiqué la réponse du gouvernement après l'attentat.
"Pourquoi une telle violence dès lors que l’on se permet de soulever quelques questions qui méritent d’être soulevées? Il faut aller plus loin et plus fort dans la réponse aux terroristes", a ajouté l'ancien Premier ministre, en invitant le président François Hollande à "aller regarder d'abord ses propres responsabilités avant de se déchaîner contre les autres".
"On ne se laissera pas museler au prétexte que l’unité, ce serait le silence", a dit encore M. Juppé, "l’unité c’est le respect, ce n’est pas abdiquer ses responsabilités, quand il y a des choses qui ne vont pas, il faut le dire". Le président François Hollande a invoqué lundi une "obligation de dignité et de vérité" pour "ceux qui ont une parole publique", à l'adresse de l'opposition de droite.
Et le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a fustigé le "triste spectacle auquel se livrent certaines figures politiques" depuis l'attentat de Nice, critiquant particulièrement "la faute" d'Alain Juppé qui "s'est adonné au pire" en disant qu'on "aurait pu éviter l'horreur". Au lendemain de l'attaque du 14 juillet qui a fait 84 morts sur la Promenade des Anglais à Nice, fauchés par un Tunisien au volant d'un camion, Alain Juppé avait déclaré: "Si tous les moyens avaient été pris, le drame n'aurait pas eu lieu."
L'opposition de droite et l'extrême droite reprochent au gouvernement de n'avoir pas pris les mesures nécessaires contre le terrorisme depuis les attentats de 2015. M. Juppé a en particulier regretté que les réservistes n'aient été mobilisés qu'après l'attentat de Nice, il a réclamé une amélioration du renseignement intérieur, avec l'implication de la gendarmerie, une lutte accrue contre la radicalisation islamiste dans le pays ou encore des peines plus dures.
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