Bataclan : Gérard Collomb pourrait faire interdire les concerts de Médine (vidéo)
Si le Premier ministre a évoqué mardi 12 le respect "scrupuleux de la loi" et de la "liberté d'expression" pour explique l'absence de prise de position du gouvernement dans l'affaire des concerts de Médine au Bataclan, l'avis de Gérard Collomb est différent.
En effet, ce mercredi 13 devant l'Assemblée nationale, le ministre de l'Intérieur a expliqué que les concerts pourraient être annulés par l'exécutif s'il y a un risque de trouble à l'ordre public. "Nous ne sommes pas maîtres de la programmation du Bataclan mais, comme vous le savez, tout ce qui peut amener un trouble à l'ordre public peut, dans les limites de la loi, pouvoir trouver une interdiction", a expliqué l'ancien maire de Lyon. Et d'ajouter: "Nous verrons d'ici le mois d'octobre mais nous saurons toujours, avec le Premier ministre, avec le gouvernement, prendre nos responsabilités".
"Il y a la liberté de création, mais il ne faut pas sous-estimer ce que peuvent avoir de tels propos sur des esprits fragiles, sur un certain nombre de nos jeunes", a averti le ministre de l'Intérieur, promettant de lutter contre "ceux qui appellent à la haine, à la division".
Rappeur @Medinrecords au Bataclan : "Nous ne sommes pas maîtres de la programmation du @bataclan_, mais tout ce qui peut amener un trouble à l’ordre public peut pouvoir trouver une interdiction. Nous verrons d’ici le mois d’octobre", répond @gerardcollomb.#QAG #DirectAN pic.twitter.com/729Yzx3iiZ
— LCP (@LCP) 13 juin 2018
Un discours qui tranche avec celui prononcé par Edouard Philippe mardi devant le Sénat. "On peut se fixer comme règle simple (…) de vouloir en toute matière respecter la loi. Et la loi s’agissant d’un concert (…) est très simple: elle ne permet d’interdire que lorsque la programmation causerait un trouble manifeste à l’ordre public" en cas "d’incitation à la haine raciale", avait alors déclaré le locataire de Matignon.
Voir - Médine: des victimes du Bataclan dénoncent la récupération politique
Depuis dimanche 10, la droite, l'extrême droite et certains membres de la majorité dénoncent la tenue de concert du rappeur les 19 et 20 octobre prochains dans la salle parisienne où 90 personnes ont été abattues par les terroristes du 13 novembre.
Les détracteurs de Médine se fondent sur les paroles d'anciennes chansons du chanteur, en particulier Don't laïk. Dans ce dernier morceau sorti en janvier 2015, une semaine avant l'attentat de Charlie Hebdo, le rappeur havrais de 35 ans s'attaquait à la laïcité avec des punchlines comme "Crucifions les laïcards comme à Golgotha" ou encore "je scie l'arbre de leur laïcité avant qu'on le mette en terre".
Lire - Mis en cause pour ses concerts au Bataclan, Médine s'en prend à l'extrême droite
Le mis en cause a contre-attaqué lundi, accusant l'extrême droite de chercher à "limiter la liberté d'expression". "Je renouvelle mes condamnations passées à l’égard des abjects attentats du 13 novembre 2015", a-t-il écrit dans un communiqué. "Voilà 15 ans que je combats toutes formes de radicalisme dans mes albums", assure-t-il, une position qui lui vaut, selon lui, "les foudres de l’extrême droite et de ses sympathisants".
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