Fillon voit la France affectée d'"une forme de décadence"
François Fillon, ancien Premier ministre et candidat à la primaire de la droite, juge que la France est affectée d'"une forme de décadence", dans un long entretien sur le site Atlantico, où il défend son programme conçu comme un "choc".
"Nous sommes dans une situation d'extrême faiblesse parce que nous n'avons pas su enrayer une forme de décadence. Si nous voulons retrouver la maîtrise de notre destin, nous devrons prendre des mesures puissantes en interne mais nous avons aussi besoin d'une politique européenne qui nous protège", déclare le député LR.
Prié de dire quelle différence il fait entre une France en situation de décadence ou en déclin, l'ex-chef du gouvernement sous la présidence de Nicolas Sarkozy répond que "la décadence est un phénomène plus large, au-delà de l'économie, et qui affecte toute la société". "Très peu de politiques acceptent d'employer le terme de décadence, parce qu'ils sont toujours dans une forme de déni de la gravité de la situation. Parce que les politiques considèrent que pour se faire élire, il faudrait gommer les difficultés", selon lui.
Et ce candidat à la primaire en vue de la présidentielle de lancer: "C'est la vraie différence entre Alain Juppé et moi. Mais si on nie la gravité de la situation, on ne peut pas proposer les transformations nécessaires parce qu'elles seraient difficiles à justifier".
Interrogé sur sa remontée dans les sondages concernant la primaire, M. Fillon "relativise" vu leur "fiabilité extrêmement médiocre", mais la lie au "travail fait depuis trois ans", à la manifestation du 2 avril autour de lui, avec "un discours plus aiguisé et une stratégie médiatique (...) plus puissante".
"Dans leur immense majorité, les Français que je rencontre sont d'accord avec le diagnostic que je fais, qui est le plus sévère mais le plus réaliste. J'évoquais la faillite en 2007 et on me parlait de faute politique. Aujourd'hui, on se souvient que j'avais tiré le signal d’alarme", glisse-t-il.
Outre les problèmes économiques, "première pierre" de son projet, la France a "des problèmes d'identité, des problèmes de cohésion, des problèmes de sécurité, de lutte contre la délinquance", énumère M. Fillon, réaffirmant la "nécessité" d'un "choc, économique, social, et psychologique" mené par un gouvernement, qui, "en trois mois, règle quatre ou cinq questions fondamentales".
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