François Hollande en Argentine, terre d'opportunités économiques
Après Wallis-et-Futuna et la Polynésie française, l'Argentine est la deuxième étape d'une tournée sud-américaine qui l'a d'abord conduit, mardi, au Pérou, et qui se terminera jeudi en Uruguay. Avant d'arriver à Buenos Aires, François Hollande a adressé un message de soutien au gouvernement argentin, assurant que la France appuyait "les démarches de l’Argentine pour aboutir à un règlement du dossier central de la dette, comme nous l’avons toujours fait dans le passé".
Ce pays latino-américain négocie avec des fonds spéculatifs américains pour solder un litige sur sa dette datant de la crise économique de 2001. M. Hollande est le premier chef d'Etat de premier plan à rendre visite à Mauricio Macri, ancien maire de Buenos Aires et qui n'est à la tête du pays que depuis deux mois.
Après s'être rendu pendant son mandat au Brésil, au Mexique et à Cuba, le président français remet à l'ordre du jour une région parfois oubliée. Depuis 1964 et la visite du Général de Gaulle, seuls deux chefs de l'Etat français se sont en effet rendus en Argentine : François Mitterrand (1987) et Jacques Chirac (1997).
En Argentine, troisième économie d'Amérique latine et riche en ressources naturelles, François Hollande tentera de donner un coup de pouce aux entreprises françaises déjà présentes en nombre et de favoriser d'éventuelles implantations. Environ 250 entreprises françaises (Total, Danone, Renault, PSA, etc.) opèrent en Argentine où la France affiche un bel excédent commercial, d'un milliard d'euros.
L'arrivée au pouvoir d'un président apprécié des marchés change la donne et rend ce pays plus attrayant. Le contrôle des changes a été supprimé et les sociétés étrangères peuvent désormais rapatrier leurs dividendes.
Dans un mois, c'est Barack Obama qui sera à son tour à Buenos Aires, une manière pour Washington de marquer le terrain dans une Amérique du Sud qui lui a tourné le dos une décennie durant après avoir été longtemps son pré carré. Mais le calendrier fait polémique : le président américain sera à Buenos Aires au moment du 40e anniversaire du coup d'Etat militaire de 1976, soutenu par les Etats-Unis.
Cette dictature militaire (1976-1983) a laissé des blessures qui tardent à se refermer, tant les personnes portées disparues sont nombreuses. Au Parc de la Mémoire, où 10.000 noms de victimes identifiées sont gravés dans la pierre, M. Hollande se recueillera et rencontrera Mères et Grands-Mères de la Place de Mai, mouvements emblématiques de la lutte contre la dictature.
La présence dans la délégation présidentielle française des dirigeants d'Arianespace et de Thales témoigne de la coopération bilatérale en matière spatiale. L'Argentine a fabriqué il y a un an et demi son propre satellite de communication et celui-ci a été mis en orbite de Kourou, en Guyane française.
Dans un entretien avec l'AFP, Mauricio Macri a dit vouloir "dynamiser une relation historique" avec la France. "Entre nos pays, il y a toujours eu un lien important, dit-il. En tant que maire de Buenos Aires, j'ai développé avec la ville de Paris un tandem culturel, avec le gouvernement, j'ai cherché à maintenir ce lien, alors que le gouvernement (de Cristina Kirchner) prenait ses distances avec la France et le monde en général".
Au sujet du Traité de libre-échange UE-Mercosur, freiné par des désaccords au sein de ce bloc sud-américain, l'Argentine veut jouer un rôle moteur dans les pourparlers : "nous espérons que la France nous accompagnera, car le chapitre qui complique la négociation est le chapitre agricole, et la France détient la clé", a souligné M. Macri.
Dans un pays fou de football et dont le président a dirigé pendant 12 ans le club de Boca Juniors, l'Elysée a actionné le ressort de la diplomatie sportive en invitant les anciens footballeurs franco-argentins David Trezeguet et Omar Da Fonseca, et le rugbyman Omar Hasan, reconverti dans le chant lyrique.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.