Les soutiens de François Hollande lancent "Hé oh la gauche" ce lundi soir
Le "hollandais" historique Stéphane Le Foll lance ce lundi 25 au soir à Paris "Hé oh la gauche", un mouvement pour tenter de remobiliser la gauche en faveur de François Hollande à un an de la présidentielle, en présence d'une vingtaine de ministres mais sans le turbulent Emmanuel Macron. C'est le début de la "contre-offensive" face au "Hollande bashing". Alors que le principal intéressé ne révèlera ses intentions qu'à "la fin de l'année", les soutiens du chef de l'Etat convoquent leur troupes pour une réunion publique dans un amphithéâtre de l'université de Paris Descartes.
Plus de la moitié du gouvernement sera présente, dont les écologistes Emmanuelle Cosse et Jean-Vincent Placé. Mais pas Manuel Valls, en déplacement au Mont Saint-Michel, ni Emmanuel Macron, qui concentre l'attention médiatique depuis une semaine, ni Ségolène Royal, concentrée sur la conférence environnementale organisée ce lundi et mardi 26. "C'est une très bonne démarche, il faut faire de la pédagogie" et "créer une dynamique", fait-on valoir à Matignon, où l'on souligne que le Premier ministre "aura l'occasion de s'exprimer" en ce sens "fin mai-début juin".
Alors que le bilan du chef de l'Etat est fortement contesté à gauche, ses partisans s'organisent. Un premier tract de soutien circule sur les réseaux sociaux. Lundi soir également, le bureau national du PS travaillera sur le premier des "cahiers de la présidentielle" qu'entend publier le parti d'ici à l'élection. Pourquoi "Hé oh la gauche"? "Le moment est venu de nous réveiller", a expliqué Stéphane Le Foll, qui souhaite s'adresser "aux électeurs qui ne sont pas allés voter à plusieurs reprises".
"Entre la gauche et la droite il y a de vraies différences et à un moment donné, quand on a fait des choses, aussi incomplètes soient-elles, il faut expliquer, il faut se battre", a renchéri Emmanuelle Cosse, l'ex-N.1 d'Europe Écologie-Les Verts qui a rejoint le gouvernement en février. Mais les désaccords persistent avec la gauche du parti, comme avec le Front de Gauche et EELV, qui critiquent la politique gouvernementale, à l'image de l'opposition au projet de loi travail. Face à la "guerre des gauches qui a lieu depuis trois ans", "l'objectif de la réunion, c'est de dire +Halte au feu!+", a lancé ce lundi le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen.
Cette réunion se tient également après la victoire du PS au second tour de la législative partielle à Nantes, après le retour de Jean-Marc Ayrault au gouvernement. Ce rare succès électoral depuis 2012 s'est fait sans le concours des écologistes, qui n'avaient pas donné de consigne de vote. Réconfortant pour le PS, mais de mauvais augure pour 2017. "On a gagné sans eux et c'est ce qui va finir par se passer". "Si le cours actuel des écologistes, c'est soit la gauchisation, soit le ni droite-ni gauche, ils vont quitter l'espace public, c'est évident", a réagi ce lundi le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis.
Fin de non-recevoir, cependant, de son homologue d'EELV. "Il n'y a pas de place pour l'écologie dans cette majorité", a martelé lundi David Cormand qui a redit son opposition à une primaire à gauche si elle consiste à "ripoliner en vert et en rouge une candidature du PS". Une position partagée par le PCF et le PG dont le leader Jean-Luc Mélenchon est déjà candidat à l'Elysée. Autre point de friction: le cas Macron. Le populaire ministre de l'Economie, dont les déclarations sur la gauche et sur François Hollande agacent, n'est pas de la partie. "S'il avait été invité, la presse n'aurait pas parlé du bilan mais que de Macron", justifie M. Cambadélis. Une absence que "regrette" toutefois M. Le Guen, qui appelle toutes les composantes de la gauche à la "solidarité".
"Si on veut réveiller la démocratie (…) ce n'est pas en se réunissant entre soi à quelques-uns" mais "c'est peut-être en organisant des primaires ouvertes de toute la gauche", lui a rétorqué le chef de file des frondeurs, Christian Paul, sur RMC.
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