Primaire à droite : Bruno Le Maire se jette dans le grand bain
Le quadra Bruno Le Maire doit se jetter officiellement ce mardi 23 dans le grand bain de la primaire à droite avec l'espoir ambitieux de "bousculer le jeu", convaincu que les Français adhèreront à son credo du "renouveau" de la classe politique.
A 46 ans, l'ancien ministre de l'Agriculture annoncera dans la soirée sa candidature -un secret de Polichinelle depuis plusieurs mois- depuis Vesoul (Haute-Saône), un territoire "rural", d'une France "discrète", qui ne "fait pas parler d'elle", glisse-t-il. Le FN a frôlé les 40% au second tour des régionales de décembre 2015 dans ce département de l'est de la France.
Celui qui a fait partie des "Mousquetaires" de la droite, ces quadras chiraquiens prometteurs (Baroin, Copé, Jacob, Pécresse, Chatel) aujourd'hui dispersés façon puzzle, sillonne la France depuis des mois. A son compteur, "plus de 320 déplacements", dit-il, et la construction d'un réseau, fruit de "quatre ans de boulot". Il a récemment publié le soutien d'une centaine d'élus locaux ainsi que celle d'une trentaine de députés et sénateurs, dont Alain Chrétien, député-maire de Vesoul.
Ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin (2006-2007) à Matignon, normalien et scolarisé chez les jésuites, Bruno Le Maire revendique une "organisation militaire". Les tee-shirts siglés "Le renouveau, c'est Bruno" sont prêts, de même que son QG parisien, aux allures de loft, situé près de Saint-Germain-des-Prés, quartier littéraire et artistique qu'il habite et qu'il affectionne.
Ses presque 30% récoltés à l'élection pour la présidence de l'UMP en novembre 2014 l'ont propulsé parmi les quadras qui comptent, aucun de ses rivaux n'ayant osé défié Nicolas Sarkozy. "Il a pris une longueur d'avance sur tous ceux de sa génération", explique l'ex-ministre Roselyne Bachelot citée dans une biographie récente consacrée à Le Maire.
Entre deux ex-Premiers ministres (Fillon et Juppé) déjà lancés et un ancien président de la République (Sarkozy) probable candidat, Bruno Le Maire sait toutefois qu'il est un outsider qui part à la "conquête". "Le seul qui peut bousculer le jeu" actuellement dominé par Juppé dans les sondages, "c'est moi", confie-t-il à l'AFP.
Il fait pourtant parfois des propositions tranchantes: expulser les étrangers fichés S, privatiser Pôle Emploi... En 2011, alors chargé du projet à l'UMP, il avait relancé le débat sur la fiscalisation des allocations familiales, aussitôt vertement tancé par sa famille politique. Il a été l'un des rares à droite à s'abstenir lors de la loi sur le mariage homosexuel à l'Assemblée.
Sitôt candidat, Bruno Le Maire entamera la promotion de son livre Ne vous résignez pas!, manifeste qui doit sortir jeudi 25 en librairie. Ensuite l'ancien ministre de l'Agriculture passera -grand classique façon Chirac- pas moins de trois jours au Salon de l'Agriculture.
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