Syrie : l'aviation française bombarde une installation pétrolière de Daech
Frapper les hommes, les structures de commandement mais aussi les ressources financières. Voilà la mission que s'est donnée la France lorsqu'elle a décidé d'étendre ses frappes aériennes contre l'Etat islamique (EI) à la Syrie en septembre dernier. Dans cette optique, Jean-Yves Le Drian a annoncé ce lundi que les chasseurs-bombardiers français ont frappé dimanche 8 un centre d'approvisionnement pétrolier du groupe terroriste près de Deir Ezzor (est du pays).
"En Syrie nous sommes intervenus (...) hier soir par une frappe sur un point de délivrance pétrolier aux environs de Deir Ezzor à la frontière entre l'Irak et la Syrie", a déclaré le ministre de la Défense lors d'un point de presse en marge du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique.
Une opération visant à frapper les djihadistes "au portefeuille" car Daech tire une partie importante de ses revenus du commerce du pétrole. Selon Le Nouvel Economiste, ces revenus atteindraient 500 millions de dollars (environ 465 millions d'euros) ce qui en fait sa première ressource, bien loin devant le racket, les rançons ou le trafic d'objets archéologiques et d'oeuvres d'art. En effet, l'EI ne lève pratiquement pas d'impôts "légaux" sur les territoires qu'il contrôle, hormis pour les minorités religieuses (chrétiens assyriens, yézidis ou musulmans chiites), s'assurant ainsi une relative sympathie de la part des populations sunnites qui vivent sous son joug.
Au-delà de l'aspect financier du coup porté à Daech, cette frappe malmène également la logistique de l'EI qui déplace essentiellement ses combattants par véhicule.
François Hollande avait ouvert la voie jeudi 5 à un élargissement des actions contre le groupe djihadiste en déclarant vouloir "frapper les camps d'entraînement et tous les lieux à partir desquels le terrorisme pourrait menacer notre territoire". Il a alors aussi annoncé le déploiement prochain du porte-avions français Charles-de-Gaulle dans la région afin plus que doubler la capacité de frappes de l'armée française en Irak et en Syrie. Les bombardements, y compris ceux de dimanche, ont été réalisés sur la base de renseignements collectés par les Français lors de vols de reconnaissance, a souligné Jean-Yves Le Drian.
Dimanche toujours, l'aviation française a également mené des frappes en Irak, dans la région de Mossoul, la grande ville du nord du pays tombée aux mains de Daech en juin 2014.
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