"Air cocaïne" : pas d'extradition, les pilotes seront entendus en France
Ils disent se tenir à la disposition de la justice française. Pascal Fauret et Bruno Odos, les deux pilotes qui se sont enfuis de République dominicaine où ils avaient été condamnés à vingt ans de prison pour trafic de drogue ne seront pas extradés, comme l'a réaffirmé le porte-parole du gouvernement et ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, ce mercredi matin sur RTL. Pour autant, les deux hommes n'en ont pas fini avec la justice.
"LaFrance appliquera les règles de droit. Nous n'extradons pas des citoyens français lorsqu'ils sont sur notre sol", a ainsi rappelé Stéphane Le Foll ce mercredi. Très ferme, le porte-parole du gouvernement a ainsi écarté la possibilité que Pascal Fauret et Bruno Odos soient remis aux autorités dominicaines. Et le fait que celles-ci aient lancé un mandat d'arrêt international à l'encontre des deux fugitifs ne change rien à l'affaire. "Il y a une procédure judiciaire suite à ce qui s'est passé à Saint-Domingue. La justice fera son travail", a tranché le ministre.
Pour autant, les deux pilotes n'en ont pas fini avec la justice malgré leur fuite. Et ils le savent. Dès leur arrivée en France, semble-t-il samedi 24, ils ont ainsi écrit à la juge d'instruction Christine Saunier-Ruellan. Cette magistrate de la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille enquête en effet sur une affaire d'importation de stupéfiants en bande organisée et d'association de malfaiteurs, dans laquelle les deux anciens militaires sont mis en examen ainsi que huit autres personnes.
Christine Saunier-Ruellan poursuit même des investigations plus larges que celles des autorités de Saint-Domingue. Dans son viseur: un trafic international portant sur au moins dix vols transatlantiques chargés de drogue en provenance de République dominicaine et d'Equateur, dont celui de près de 700 kilos de cocaïne aux commandes duquel les pilotes ont été arrêtés.
Alors que l'enquête française est encore en cours, une inconnue persiste toutefois: l'avancée du procès en appel en l'absence des pilotes évadés. Si la justice dominicaine décide de juger l'appel déposé par les pilotes et leurs deux coaccusés français, restés pour leur part sur l'île, cela pourrait en effet annuler les poursuites françaises. La loi internationale stipule ainsi qu'une même personne ne peut être jugée deux fois pour les mêmes faits, sauf à ce qu'ils diffèrent, même un tout petit peu.
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