Attentat de Nice : échec de SAIP, l'application d'alerte du gouvernement
Un échec. Censée prévenir immédiatement la population en cas d'attentat, l'application du gouvernement, lancée le 8 juin dernier à la veille de l'Euro de football, n'a pas fonctionné comme elle le devait le soir du 14 juillet. Baptisé SAIP pour Service d’Alerte et d’Information des Populations, cet outil a envoyé un message d'alerte à 1h34, soit trois heures après l'attaque du camion, promenade des Anglais. "L'information relative à l'attentat qui a frappé la ville de Nice le 14 juillet a été relayée beaucoup trop tardivement", a déclaré Bernard Cazeneuve par le biais d'un communiqué.
Face à cette erreur, les responsables de l'application ont été invités à rendre compte des dysfonctionnements constatés lors d'une réunion de crise organisée au lendemain de l'attaque terroriste qui a fait au moins 84 morts. Le gouvernement a demandé une mise à jour immédiate de l'application. "Un plan d’action a été demandé dans un délai très bref pour qu’un tel incident ne puisse pas se reproduire", a ajouté le ministère précisant que "le gestionnaire de l’application s’est engagé à présenter des mesures correctives dès lundi 18 juillet 2016 pour assurer une parfaite fiabilité des modalités de déclenchement de l’alerte des populations via SAIP".
Conçue après les attentats de novembre 2015, cette application est disponible pour iPhone et Android, en anglais ou en français. Elle doit, en théorie, permettre à ses utilisateurs d'être tenus informés par des notifications en cas d'évènements majeurs comme un attentat ou un accident de sécurité civile (accident nucléaire, incendie, etc.). Une fois l'application téléchargée, l'utilisateur doit accepter d'être géolocalisé pour recevoir l'alerte en temps et en heure s'il rentre dans une zone à risques. Il peut également choisir huit codes postaux pour se tenir informé de ce qui se passe dans les villes où résident ses proches par exemple. En principe, ces alertes doivent être diffusées dans les 15 minutes.
Si l'application gouvernementale n'a pas tenu ses promesses, ce n'est pas le cas des réseaux sociaux qui ont été bien plus réactifs. Comme le 13 novembre dernier lors des attentats de Paris, Facebook a activé le "Safety Check", un outil permettant de donner de ses nouvelles en indiquant que l'on est bien en sécurité. De son côté, Twitter a aidé les Niçois à communiquer entre eux, via notamment le hashtag #PortesOuvertesNice. Quant au dispositif "Google Now", il a permis de reprendre les messages des autorités publiques.
Si tout se déroule comme prévu, SAIP a également pour vocation d'évoluer et d'être étendue à des crises de sécurité civile comme des crues, des avalanches ou des alertes à la neige. Mais pour de nombreux spécialistes, la question de son utilité se pose. Outre les problèmes techniques, mis en lumière le soir de l'attentat à Nice, l'application présente l'inconvénient d'utiliser la 3G et 4G pour fonctionner. Conséquence: si le réseau est saturé, l'application est dans l'incapacité de prévenir ses utilisateurs.
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