Attentat en Isère : une "vengeance personnelle", selon un expert
L'attentat n'en serait pas un. Si cette conclusion revient à la justice, c'est en tout cas ce qu'avance le professeur Daniel Zagury qui estime dans son rapport d'expertise psychiatrique que Yassin Salhi aurait d'abord agi "dans un mouvement de vengeance personnelle" lorsqu'il a décapité son patron à Saint-Quentin-Fallavier, le 26 juin dernier. Le document, auquel a pu avoir accès RTL, souligne également "l'explosivité émotionnelle" du suspect, mais tout en le jugeant pleinement responsable de ses actes.
"Son geste serait celui d'un timoré, d'un employé solitaire, susceptible et peu assuré, qui a accumulé les tensions et se sentait humilié par ses supérieurs", détaille le rapport, remettant ainsi en cause la thèse d'une action terroriste islamiste. Le terrible geste de Salhi, 35 ans et père de trois enfants, serait ainsi dû à une "explosivité personnelle" qui s'est manifestée précisément, et brutalement, ce 26 juin.
L'expert n'écarte toutefois pas explicitement les motivations terroristes du tueur de Saint-Quentin-Fallavier. Ainsi, son crime aurait bien été inspiré de la "martyrologie radicale islamiste" et destiné à marquer les esprits, soit la définition d'un attentat. De plus, le professeur Zagury estime que Yassin Salhi a ainsi voulu "laisser de lui une trace perçue comme héroïque", avant de tempérer: "son niveau d'implication dans ce registre terroriste devra être précisé". Le psychiatre réclame aussi des examens psychiatriques complémentaires.
Une chose est toutefois clairement établie dans le rapport: le suspect est pleinement responsable de ses actes. Ne présentant ni anomalie mentale, ni antécédents psychiatriques, Yassin Salhi peut ainsi être jugé, conclu Daniel Zagury.
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