Dieudonné : l'humoriste condamné à 22.500 euros d'amende pour propos antisémites

Dieudonné a écopé ce jeudi de 22.500 euros d'amende, notamment pour les propos qu'il avait tenus contre le journaliste Patrick Cohen, dans son spectacle "Le Mur". La veille l'humoriste avait été condamné à deux mois de prison avec sursis pour son post sur "Charlie Coulibaly".

La semaine n'a pas dû être de tout repos pour Dieudonné, qui en est à son deuxième procès en deux jours. Alors qu'il a écopé de deux mois de prison avec sursis pour "apologie du terrorisme", mercredi 18, il a de nouveau été condamné par le tribunal correctionnel ce jeudi, cette fois-ci pour propos antisémites. L'humoriste a écopé d'une amende de 22.500 euros qu'il devra régler sous peine d'être emprisonné.

Cette condamnation fait suite, notamment, aux propos qu'il avait tenus à l'égard du journaliste de France Inter Patrick Cohen dans son spectacle Le Mur, dont la commercialisation a été interdite depuis le 4 mars. "Tu vois, lui, si le vent tourne, je ne suis pas sûr qu'il ait le temps de faire sa valise. Quand je l'entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les chambres à gaz... Dommage", avait-il ainsi lancé. Jugés antisémites, ces propos avaient déclenché l'année dernière le processus d'interdiction de son spectacle.

Pendant l'audience le 28 janvier dernier, Dieudonné M'Bala M'Bala avait fait valoir la liberté d'expression, précisant qu'il voulait simplement faire de l'humour. "Je ne suis pas antisémite et le racisme ne fait rire personne", avait-il déclaré. "Moi mon métier, c'est de faire rire. Les gens ont ri et ne sont pas sortis du spectacle avec l'intention de tirer sur qui que ce soit", avait-il poursuivi expliquant s'être senti "insulté" par le journaliste quand il a évoqué, sur une chaîne de télévision, une liste de personnalités au "cerveau malade" qu'il ne souhaitait pas inviter dans ses émissions.

La 17e chambre du tribunal correctionnel a également prononcé ce jeudi une peine de 90 jours amende à 150 euros, pour d'autres propos issus du même spectacle: "je n'ai pas à prendre parti entre les Juifs et les nazis. Je n'étais pas né, je ne sais pas qui a provoqué qui, qui a volé qui... Mais j'ai ma petite idée", ainsi que la chanson Shoah nanas, une parodie d'Annie Cordy.

Et Dieudonné n'en a toujours pas fini avec les tribunaux. Début de semaine prochaine, il connaîtra son jugement pour avoir qualifié en 2013 Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur de "Mussolini moitié trisomique".