Fusillade dans la Somme : le point sur l’enquête

L'homme soupçonné d'avoir tué quatre personnes par balles mardi dans un camp de gens du voyage à Roye, dans la Somme, entretenait depuis plusieurs mois un différend avec le premier homme abattu. Blessé dans la fusillade et toujours hospitalisé, le forcené n’a pas encore été entendu.

Au lendemain de la fusillade à Roye (Somme) qui a fait 4 morts, dont un gendarme, et 3 blessés dans un camp de gens du voyage mardi 25, on en sait un peu plus sur le profil du tireur. Selon le procureur de la République d’Amiens, Bernard Farret, l'auteur du drame "âgé de 73 ans, vivait dans le camp. Il n'avait cependant pas de lien de parenté" avec les trois autres membres de la communauté tués à coups de fusil, une jeune mère de 19 ans, son bébé de 9 mois et son beau-père. La quatrième personne à être tombée sous les tirs du forcené est un gendarme de 44 ans, père de deux enfants, qui est décédé des suites de ses blessures, peu après l’attaque.

Si pour le moment les motivations de l’auteur de la fusillade restent encore floues, le déroulé du drame se précise peu à peu. Vraisemblablement alcoolisé au moment des faits, le tireur présumé entretenait depuis plusieurs mois un différend avec le premier homme abattu dans le camp. Selon les premiers éléments de l’enquête, basés sur des témoignages, une violente querelle aurait éclaté avant la série de tirs, qui a eu lieu dans une caravane. "On ne peut pas parler de règlement de comptes mais d'une agression d'un individu sur une famille", a souligné le procureur. 

Hospitalisé après avoir lui-même été blessé dans la fusillade, le septuagénaire, inconnu des services de police et sans antécédent judiciaire, n’a toujours pas été entendu. Cet ancien forain, toujours hospitalisé ce mercredi, sera placé en garde à vue dès que son état de santé le permettra. Selon BFMTV, il n’appartiendrait pas à la communauté des gens du voyage mais aurait adopté leur style de vie.

Les faits se sont déroulés mardi 25 vers 16h30. Un homme s’est introduit sur le camp armé d’un fusil avant d’abattre froidement un homme, une femme et un nourrisson de 9 mois. Deux autres personnes ont été blessées, dont un enfant de trois ans, grièvement. A l'arrivée des gendarmes, prévenus rapidement, le tireur les a également pris pour cible, blessant grièvement l'un d'eux et plus légèrement un second. Le gendarme le plus gravement atteint est décédé à l'hôpital en début de soirée.

Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui s’est rendu peu après à l'hôpital d'Amiens où il a rencontré les blessés et les familles des victimes a expliqué, ce mercredi matin sur France Inter, avoir "vu hier soir une famille entière décimée, brisée, un jeune père qui avait perdu à la fois son père, sa compagne, son bébé, beaucoup d'émotion, de tension aussi, de colère".

L'enquête a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Picardie. Le magistrat devrait tenir une conférence de presse ce mercredi après-midi à 16h30.