Mosquée de Lagny : dissolution de l'association qui gérait l'établissement
Le Conseil des ministres a prononcé ce mercredi 4, sur proposition du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, la dissolution de l'association qui gérait la mosquée "radicale" de Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne), fermée dans le cadre de l'état d'urgence. Présentée par le ministère de l'Intérieur comme "un foyer d'idéologie radicale", la mosquée de Lagny avait été fermée en décembre. Le Conseil d'Etat avait confirmé sa fermeture le 25 février, mais l'"Association des musulmans de Lagny-sur-Marne" qui la gérait avait bénéficié d'un sursis, avec la suspension de sa dissolution par le Conseil d'Etat pour un vice de procédure. La plus haute juridiction administrative ne s'était cependant pas prononcée sur le bien-fondé de cette mesure, qui doit faire l'objet d'une audience, sur le fond, "d'ici l'été".
Sans attendre, le gouvernement était revenu à la charge: le 1er avril, l'Association des musulmans de Lagny s'est vu notifier le lancement d'une nouvelle procédure de dissolution. La salle de prière de Lagny-sur-Marne avait été fermée le 2 décembre après une vaste opération de police, première mesure de ce genre jamais prise pour motif de radicalisation. Bilan: un revolver, des documents sur le djihad et "un disque dur dissimulé" saisis, une madrasa (école coranique) clandestine découverte, 22 interdictions de sortie du territoire et neuf assignations à résidence "d'individus radicalisés" prononcées.
Le mois suivant, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait annoncé la dissolution de l'Association des musulmans de Lagny ainsi que des deux structures inactives l'ayant précédée. Une mesure inédite en France pour des associations cultuelles, selon le ministère. La direction de l'association, créée au printemps 2015 pour reprendre la mosquée, assure n'avoir rien à voir avec les dérives des deux précédentes équipes. Mohammed Ramdane, son président, a vu son domicile perquisitionné au lendemain des attentats du 13 novembre, mais n'a fait l'objet d'aucune poursuite ni d'assignation à résidence, tout comme le reste de son équipe, selon l'avocat de l'association Karim Morand-Lahouazi.
Mais, pour le ministère, outre "la promotion d'une idéologie radicale", ces trois associations visaient "à organiser le départ de combattants en zone irako-syrienne (...), notamment le départ d'individus de la mosquée de Lagny-sur-Marne qui rejoignaient l'Egypte auprès d'un imam radical". Dans le viseur des autorités: l'imam salafiste français Mohamed Hammoumi, 34 ans, qui a officié dans cette mosquée jusqu'à son départ en Egypte fin 2014.
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