Sans le savoir, un infirmier a voulu sauver Brahim Abdeslam
Que feriez-vous si vous pouviez sauver la personne qui a tenté de vous tuer ainsi que toutes les personnes présentes dans la pièce ? C'est la question qu'a dû se poser David, infirmier urgentiste de formation lorsqu'il finit par se rendre compte qu'il tentait de réanimer Brahim Abdeslam, l'un des huit terroristes, qui s'est fait exploser au Comptoire Voltaire le 13 novembre. Plus d'une semaine après les attentats qui ont fait 130 morts et 350 blessés cet homme a raconté son geste à Reuters, qui a diffusé une vidéo amateur du moment, puis aux chaînes d'informations. Il est 21h40 lorsque, attablé à l'intérieur du bistro avec un ami, il est surpris comme les autres clients par une déflagration.
L'homme de 46 ans pense que l'explosion provient du chauffage en terrasse. Il prodigue les premiers soins à ses voisins les plus blessés puis découvre un homme inconscient. "Je remarque que sur le côté du corps, il y avait une ouverture énorme", raconte-t-il. Il lui prodigue un massage cardiaque et pour se faire doit déchirer son t-shirt. C'est à ce moment qu'il découvre des indices. "J’ai vu des fils. Le premier fil que j'ai vu était rouge. Il y avait quelque chose au bout, je pense que c'était le détonateur. Là, par terre il y a du sang et je vois les premiers boulons. Et j’ai tout de suite compris. J'ai dit à l'autre qui massait avec moi: +c'est pas les parasols, c'est pas le gaz, c'est lui+.
Allongé près de lui se trouve Brahim Abdeslam, le frère de Salah Abdeslam, terroriste membre du "commando des terrasses" qui a fusillé plusieurs personnes avant de s'arrêter au Comptoire Voltaire et de se faire exploser. Un acte qui sera plus tard revendiqué par l'Etat islamique comme les autres attentats. Le temps que l'infirmier se demande comment agir avec cet homme, les secours arrivent. "J'ai eu une explication avec la police quand j'y suis retourné le samedi pour récupérer mes affaires", ajoute-t-il. Les policiers lui apprennent que la bombe n'a pas fonctionné correctement et qu'il y aurait plus y avoir des dégâts plus importants. "En le massant, j’aurais aussi pu y passer, j'y pense encore", conclut-il.
Trois personnes ont été grièvement blessées, et mis à part le terroriste de 31 ans, aucun mort n'est à signaler dans ce bistrot contrairement à certains clients du Carillon, Petit Cambodge, Café Bonne Bière, de La Belle Equipe et de la Casa Nostra qu'il est soupçonné d'avoir fusillé vingt minutes auparavant dans une Seat Leon noire. Son frère Salah Abdeslam, sous le coup d'un mandat d'arrêt européen, aurait ramené dans le 18eme arrondissement de Paris une voiture, avant de repartir en Belgique avec l'aide de deux hommes. Il a été contrôlé sur l'autoroute à hauteur de Cambrai et reste depuis introuvable.
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