Ebola : l'OMS de nouveau mise en cause
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) est de nouveau pointée du doigt dans sa gestion de l'épidémie d'Ebola. Et cette fois-ci ce n'est pas par une association humanitaire ou un gouvernement. L'Organisation des nations unies, dont l'OMS est un organe, a commandé à un groupe d'experts indépendants un rapport sur le comportement de celle-ci face à la crise sanitaire.
Une version préliminaire a été publiée ce lundi et elle n'est pas favorable à l'OMS. Le texte dénonce les retards et défaillances de l'organisation. Premier reproche qui lui est fait: avoir tardé à reconnaître et rendre officielle l'existence d'une nouvelle épidémie.
Les premiers cas avaient été repérés en décembre 2013, la Guinée avait donné l'alerte en mars 2014, rapidement imitée par Médecins sans frontières. A l'époque l'OMS avait constaté "une flambée de maladie à virus Ebola en Guinée". Mais ce n'est qu'en août qu'elle avait déclaré "l'urgence de santé publique de portée mondiale". Un millier de personnes étaient alors déjà mortes.
En plus de son retard face à cette épidémie "sans précédent", il est reproché à l'OMS de "graves lacunes dans les contacts avec les communautés locales au cours des premiers mois de l'épidémie". Selon le rapport, l'OMS ne serait tout simplement pas capable de faire face à ce genre de situation: "il y a un consensus fort pour dire que l'OMS n'a pas une capacité et une culture suffisamment fortes pour mener des opérations d'urgence ".
Déjà l'organisation avait été la cible d'un rapport accablant de Médecins sans frontière en mars dernier, un an après le début de l'épidémie.
Le rapport commandé par l'ONU relève cependant d'autres responsabilités. Les pays occidentaux se voient notamment reprocher de n'avoir déployé de moyens suffisants que lorsque la maladie menaçait d'arriver sur leur territoire.
La défiance des populations des pays les plus touchées (Libéria, Guinée et Sierra Leone) à l'égard de leurs dirigeants aurait également joué. Les citoyens de ces pays ne faisant pas confiance à leur gouvernements, ils n'ont été que peu enclins à suivre les recommandations sanitaires.
L'épidémie d'Ebola a fait plus de 11.000 victimes en Afrique. Samedi 9, l'OMS a annoncé la fin de l'épidémie au Libéria, pays le plus touché avec 4.716 morts. L'épidémie est considérée comme terminée lorsqu'aucun nouveau cas n'est diagnostiqué pendant 42 jours. La Guinée et la Sierra Leone continuent de combattre le virus.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.