Ile-de-France : la crise du logement frappe surtout les foyers modestes
Faible croissance du parc et marché ultra-tendu: le cocktail est explosif. Cette tendance du marché du logement en Ile-de-France se confirme à nouveau puisque l'offre a enregistré sa plus faible hausse depuis les années 1960, soit plus d'un demi-siècle, selon une étude de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU) de la région capitale publiée mardi. Et, avec notamment une production insuffisante de logements à prix abordables, les premières victimes sont les ménages modestes.
"Une production importante de logements à prix abordables devient donc cruciale pour contrebalancer la tension grandissante du marché immobilier francilien", estime ainsi l'Institut dans son étude. Puis de suggérer: "pour atteindre cet objectif, des réflexions pourraient être menées sur la réduction des coûts de construction, sur la dissociation du bâti et du foncier -car le coût du terrain a un impact majeur sur les prix en Ile-de-France- ou encore sur la simplification des normes et des contraintes liées au droit de l'urbanisme".
Le secteur locatif social, avec un accroissement de son parc de seulement 28.000 logements entre 2006 et 2011, sur un total de 163.000, est ainsi largement sous-dimensionné en région parisienne. Les ménages modestes en sont ainsi réduit à rogner sur la qualité de leur habitat et 10% des Franciliens, soit près de 1,2 million de personnes, sont mal-logés selon le décompte de l'IAU.
La tendance pourrait toutefois évoluer puisque l'Institut constate une "récente embellie des chiffres de construction observée en Île-de-France", avec 60.000 logements mis en chantier entre 2011 et 2015.
Le projet de loi "égalité et citoyenneté", présenté au conseil des ministres le 13 avril, pourrait également accélérer ce renouveau en durcissant les sanctions en cas de non respect de la loi SRU exigeant au moins 20% de logements sociaux dans certains communes et applicable dans la grande majorité des villes d'Ile-de-France. De même pour le volet logement du plan jeune promis par le gouvernement suite à la contestation de la loi Travail, généralisant la garantie locative pour les 30 ans et moins. Enfin, le prolongement jusqu'en 2017 du dispositif "Pinel", bien accueilli par les professionnels, et la réforme du "PTZ", pour "prêt à taux zéro", au 1er janvier 2016 devraient également contribuer à soutenir la reprise.
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