André Santini : enquête du parquet après deux plaintes pour agression sexuelle
Une enquête a été ouverte mardi par le parquet de Nanterre après la plainte de deux hommes contre le maire d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) André Santini pour agression sexuelle et harcèlement sexuel et moral, a appris l'AFP de source proche du dossier, confirmée par le parquet.
Les deux plaintes ont été déposées vendredi par deux employés de la mairie, un ancien chef de cabinet de M. Santini et un ancien huissier, qui accusent l'élu âgé de 81 ans pour des faits allant jusqu'à mai 2022.
L'enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), a précisé le parquet, sollicité par l'AFP, qui n'a pas "qualifié les faits à ce stade".
André Santini conteste les faits, selon son avocat Me Marc Bellanger, qui précise n'avoir pas connaissance du détail des accusations.
Contacté mardi par l'AFP, il n'a pas souhaité faire de commentaire, n'étant "pas informé".
"La rapidité avec laquelle l'enquête a été ouverte est à la mesure de la gravité des faits dénoncés mais aussi de l'intensité des éléments probatoires. Chacun peut mesurer le courage dont les deux plaignants font preuve", a réagi pour sa part l'avocate des deux plaignants, Me Christelle Mazza.
Ancien secrétaire d'Etat à la fonction publique (2007-2009) et ex-député, André Santini (1988-2017) est maire UDI d'Issy-les-Moulineaux, une ville de près de 70.000 habitants du sud-ouest parisien, depuis 1980. Il est également vice-président du Grand Paris et patron du Syndicat des eaux d'Ile-de-France depuis 1983.
Le premier plaignant, ancien huissier, affirme avoir été victime d'"attouchements" pendant plusieurs années, selon la plainte consultée par l'AFP.
Le deuxième, son ex-chef de cabinet, accuse notamment le maire d'Issy-les-Moulineaux de s'être "jeté" sur lui dans un ascenseur, d'avoir tenté de l'"embrasser" et d'avoir "approché sa main" de son "entrejambe".
"Je connais M. Santini depuis dix-sept ans, on n'a jamais eu aucune plainte déposée contre lui sur les comportements qu'on lui impute", avait indiqué vendredi à l'AFP Me Bellanger.
"Je pense qu'il s'agit d'une campagne de vengeance de ces agents vis-à-vis du maire, avec qui il y a un contentieux. Ils ne sont pas contents de leur situation administrative et ont déposé plainte", avait-il ajouté.
Selon Le Monde, les deux plaignants ont été écartés par le maire à la mi-mai, officiellement pour "rupture des liens de confiance nécessaires à notre collaboration".
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