La dette publique de la France grimpe à 3 303 milliards d’euros, un seuil historique

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France-Soir
Publié le 21 décembre 2024 - 12:15
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Guay / AFP
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Une situation financière bien délicate. Déjà rattrapée par un déficit qui dépasse de loin les prévisions du précédent gouvernement, la France voit sa dette gonfler une fois de plus au troisième trimestre. Celle-ci s’établit désormais à 113,7% du produit intérieur brut (PIB) à fin septembre, contre 112,2% fin juin. La dette a ainsi augmenté de 71,7 milliards d’euros, pour atteindre 3 303 milliards d’euros, selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). 

Un seuil historique, quoique prévisible  

Une hausse prévisible. Représentant 5,5 % du PIB en 2023, le déficit de la France pourrait grimper cette année à plus de 6 % selon les prévisions du gouvernement éphémère de Michel Barnier. Un dérapage qui éloigne Paris aussi bien de la limite de 3 % théoriquement imposée par l’Union européenne (UE) que de son objectif, ou celui du précédent gouvernement, de revenir à ce seuil à l’horizon 2027.  “C’était inévitable. Le précédent gouvernement a fait voter un budget 2024 en sachant pertinemment que les indicateurs sur les prévisions de croissance n’étaient pas les bons. Après la dissolution, ils n’avaient plus aucune légitimité pour agir. Quant au nouveau gouvernement, il vient seulement de se mettre en place”, expliquait le sénateur Jean-François Husson (ex-LR), rapporteur général du budget. 

Dans le rapport diffusé il y a un mois, la commission sénatoriale chargée d’enquêter sur ce dérapage n’avait d’ailleurs pas mâché ses mots en accusant Elisabeth Borne, Bruno Lemaire, Gabriel Attal et même Emmanuel Macron d’avoir été “irresponsable”.  

Fin novembre, pendant un bref moment, le taux d’emprunt à dix ans de la France avait même dépassé celui de la Grèce sur les marchés financiers, une première historique qui résonne comme un camouflet. En d’autres termes, aux yeux des investisseurs et pendant quelques heures, il était aussi risqué de prêter à Paris qu’à Athènes. La France, qui emprunte à un taux de 2,9% actuellement, prévoit d’emprunter 300 milliards d’euros sur les marchés en 2025. 

Vendredi, l’Insee a dévoilé les chiffres du troisième trimestre. La dette publique s’établissait à fin septembre à 113,7 % du produit intérieur brut (PIB) fin septembre, contre 112,2% à la fin du deuxième trimestre, c’est-à-dire fin juin. De juillet à septembre, la dette a grimpé de 71,7 milliards d’euros pour atteindre 3 303 milliards d’euros.  

Une dette aggravée par les dépenses post-COVID 

Dans son étude, l'institut explique les raisons de cette hausse. Tout d'abord, l'État a enregistré une augmentation significative de sa dette de 59,8 milliards d'euros (contre 70 milliards au trimestre précédent), à 2 690,5 milliards, résultant de dépenses publiques élevées et d'un déficit budgétaire qui s'est aggravé. Ce déficit, rappelons-le, est estimé à 6,1% du PIB pour 2024, bien au-delà des objectifs fixés par les gouvernements Borne et Attal, et l’ex-ministre de l’Économie, Bruno Lemaire. 

La dette des organismes divers d'administration centrale (Odac), que l’Insee juge "stable", a tout de même augmenté de 200 millions d'euros à 69,4 milliards. Quant à celle des administrations de sécurité sociale, l’Insee fait état d’une hausse de plus de 10,4 milliards (contre 4 milliards le précédent trimestre), à 290,8 milliards. Les collectivités locales ne sont pas en reste (+1,3 milliard d'euros à 252,2 milliards), malgré un recul de 300 millions au deuxième trimestre. 

Les dépenses exceptionnelles liées à des mesures économiques pour soutenir l'économie, notamment après la crise du COVID-19, ont également contribué à cette situation. En somme, l'accumulation des déficits budgétaires et la nécessité de financer des dépenses publiques croissantes ont été les principales raisons de la montée continue de la dette 

En outre, le ralentissement de l’économie, plombée par l’incertitude politique liée à la dissolution en juin de l’Assemblée nationale, qui avait d’ailleurs aggravé le déficit, puis la censure du gouvernement Barnier, a poussé la semaine dernière, l'agence de notation Moody's a abaissé la note souveraine de la France d'un cran, à Aa3. 

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