Aquarius : des gilets de sauvetage devant le Sénat avant l'examen de la loi asile-immigration
Un collectif de bénévoles d'aide aux migrants a déversé mardi matin des gilets de sauvetage devant le Sénat pour alerter sur les naufrages en mer et protester contre le projet de loi asile-immigration qui sera examiné dans l'après-midi, a constaté une journaliste de l'AFP.
Arborant des pancartes "centres de rétention = prisons" et "Morts en Méditerranée vous assumez", les militants ont entassé en face du Sénat 348 gilets de sauvetage portant chacun le nom d'un sénateur, forme de "mémorial temporaire" en hommage au "35.000 morts depuis 1993" dans la traversée en mer vers l'Europe.
"L'idée est de dire: ça pourrait être vous, et aussi de rappeler aux sénateurs qu'ils pourraient être ces gilets qui sauvent des vies", a expliqué Josselin, l'un des membres du collectif, qui veut "remettre la réalité devant les yeux des sénateurs et sénatrices".
Sur les 348 gilets collectés, "250 neufs seront dès la semaine prochaine expédiés à l'Aquarius", le bateau-ambulance refusé par l'Italie qui a trouvé refuge en Espagne dimanche après avoir frôlé les côtes françaises.
Devant une banderole "l'Etat noie le droit d'asile", une petite dizaine de sénateurs se sont vu remettre de façon symbolique le gilet étiqueté à leur nom, avant de prendre la parole pour dénoncer le projet de loi asile-immigration qui arrive, dans une version durcie, dans l'après-midi en séance.
"Il faut une solution européenne d'accueil digne et humaine, et pas une énième loi pour décourager les exilés à venir chez nous", a affirmé la sénatrice écologiste Esther Benbassa, tandis que Marie-Pierre de la Gontrie (PS) se désolait de voir qu'"hier on était fier de l'accueil international de la France, et aujourd'hui on veut surtout montrer que la France n'accueille pas".
"D'un côté on verse des larmes de crocodile pour l'Aquarius et de l'autre on crée conditions pour que se produise de nouveaux Aquarius", a affirmé le secrétaire général du PCF Pierre Laurent, s’inquiétant de la "surenchère en Europe" avec "une concurrence anti-migrants et un chantage à la fermeture des frontières".
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.