Ariège : trois militants interrogés une dizaine d'heures sur des opérations anti-ours

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Par AFP - Pamiers
Publié le 15 juin 2018 - 11:38
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Philippe Lacube, porte-parole de l'association pour la sauvegarde du patrimoine d'Ariège-Pyrénées (ASPAP), lors d'une manifestation anti-ours en 2007 à Tarascon-sur-Ariège
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© LIONEL BONAVENTURE / AFP/Archives
Philippe Lacube, porte-parole de l'association pour la sauvegarde du patrimoine d'Ariège-Pyrénées (ASPAP), lors d'une manifestation anti-ours en 2007 à Tarascon-sur-Ariège
© LIONEL BONAVENTURE / AFP/Archives

Trois responsables de l'association anti-ours ASPAP ont passé jeudi une dizaine d'heures en garde à vue dans différentes gendarmeries de l'Ariège pour être interrogés notamment sur la diffusion en septembre d'une vidéo anti-ours, a-t-on appris vendredi auprès de l'association.

"Ça traduit une volonté de faire taire des leaders pour que l'été soit calme", a indiqué à l'AFP le porte-parole de l'association pour la sauvegarde du patrimoine d'Ariège-Pyrénées (ASPAP), Philippe Lacube, qui a été entendu par les gendarmes de Pamiers.

"Il y a deux enquêtes, l'une sur la fameuse vidéo, l'autre sur les évènements autour de l'expertise de Saleix", a rapporté M. Lacube évoquant les tirs "d'intimidation" qui avaient accueilli quatre gardes de l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) le 25 août dernier alors que ces agents allaient expertiser des cadavres de brebis.

Envoyée à des médias et intitulée "chasse à l'ours", la vidéo d'une minute et 47 secondes avait été diffusée le 14 septembre dernier, dans un climat tendu à la suite de la mort de près de 300 brebis.

On y voyait de nuit, un groupe de 25 personnes aux visages masqués par des cagoules noires et fusil de chasse à la main. Les participants annonçaient entrer en "résistance active contre les agents de l’État" et "rouvrir la chasse à l'ours". Deux membres du groupe avaient tiré des coups de feu.

Dans cette affaire, "une simagrée d'organisation terroriste", selon la préfecture, la peine maximale encourue est de 5 ans de prison, 75.000 euros d'amende et interdiction de détenir des armes.

"Nous avons tout nié en bloc", a tempêté le porte parole de l'ASPAP, affirmant n'avoir rien à voir avec ces commandos. "D'énormes moyens sont déployés pour ces enquêtes. Au niveau de l'Etat on perd la tête", a-t-il ajouté.

Des tracteurs et environ 150 personnes s'étaient rassemblées jeudi dès le début de matinée pour protester devant les gendarmeries de Pamiers, Lezat et Saint-Girons où les trois militants de l'ASPAP étaient interrogés.

"Ils ont voulu diluer la mobilisation en nous dispersant" a commenté M. Lacube, prévoyant "un été qui va être terrible, la population d'ours est en train d'exploser en Ariège", a-t-il affirmé.

cor-hj/shu

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