Assassinat du père Hamel : la blessure "est encore vive", selon le curé de Saint-Étienne-du-Rouvray
Le curé de Saint-Étienne-du-Rouvray, Auguste Moanda-Phuati, parle d'une "blessure encore vive" pour ses fidèles un an après l'assassinat du père Jacques Hamel, auquel il avait succédé à la tête de la paroisse.
QUESTION: La paroisse de Saint-Étienne-du-Rouvray a-t-elle surmonté le choc un an après l'assassinat du père Jacques Hamel?
RÉPONSE: "Pas tout à fait. On sent que la blessure était très profonde et elle est encore vive. On le sent à chaque fois qu'il y a un temps fort comme ce premier anniversaire. Les gens sont abattus comme il y a un an."
Q: Saint-Étienne-du-Rouvray est-elle devenue un lieu de pèlerinage?
R: "Tout à fait. On reçoit beaucoup de visites de gens venus sur les traces du père Hamel. Ils viennent prier, se recueillir. Ils arrivent de toute la France et de l'étranger, de tous les continents. Les musulmans viennent en groupes organisés ou individuellement quand ils sont de la région. Des dignitaires d'Al-Azhar (mosquée et université égyptienne, un des plus hauts lieux de l'islam sunnite, ndlr) sont venus. Et tout récemment est passé un groupe d'imams français, européens et africains qui organisaient une marche contre le terrorisme, en passant par des villes européennes ayant connu des attentats."
Q: Quand des gens étrangers à la commune vous interrogent, c'est la plupart du temps à propos du père Hamel. Cela n'est-il pas dur à porter?
R: "Oui, un peu. Le père Hamel est parti dans des circonstances traumatisantes. À chaque fois qu'on est obligé d'y revenir, on rouvre la plaie. Et puis je me suis déjà dit à plusieurs reprises que si le père Hamel avait choisi de prendre ses vacances au mois de juillet, c'est sûr que cela aurait été moi qui me serait trouvé là (dans l'église, ndlr). Quand on le sait, on vit quand même avec un traumatisme, ça tourne beaucoup dans ma tête."
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