Bansky dénonce l'utilisation de gaz lacrymogènes sur les migrants de Calais
Banksy continue à s'engager pour la cause des migrants. Sur la façade de l'ambassade de France à Londres, l'artiste de rue a dénoncé l'utilisation de gaz lacrymogènes début janvier sur les migrants par les forces de l'ordre dans la "jungle" de Calais où vivent quelque 4.000 réfugiés dans des conditions plus que précaires.
On peut voir Causette, l'emblématique personnage du roman Les Misérables de Victor Hugo, les yeux remplis de larmes, se dessiner dans la fumée d'une bombe lacrymogène sur fond de drapeau français. En bas du pochoir, apparaît un QR code (une sorte de code-barres, NDLR) qui donne accès à une vidéo en ligne. Cette dernière, mise en ligne par le groupe No Border Calais Migrant Solidarity montre les forces de l'ordre utiliser du gaz, des balles en caoutchouc et des grenades assourdissantes dans un camp de migrants les nuits du 5 et 6 janvier.
Selon le groupe No Boarder Calais Migrant Solidarity, la première nuit, les migrants avaient répondu à une provocation d'un groupe d'extrême-droite. "La nuit suivante, le scénario est plus classique: des exilés tentent de ralentir le trafic sur la rocade portuaire pour créer un embouteillage et tenter d’entrer dans les camions, comme le font les plus hardis de ceux qui n’ont pas les moyens de payer les milliers d’euros que coûte désormais le passage. Ils jettent des rondins de bois et des poteaux métalliques sur le trajet des camions. Réaction policière: repousser les exilés jusqu’à l’entrée de la jungle et bombarder de grenades lacrymogènes la jungle elle-même", écrit Libération. Selon Le Figaro pourtant, "l'opération visait à évacuer 1.500 personnes vivant dans des conditions insalubres pour les reloger dans des installations en dur".
Depuis la création de Dismaland, son parc d'attraction parodiant Disneyland, Banksy utilise régulièrement le thème des migrants, critiquant la façon dont l'Europe gère la crise. Dans ce parc éphémère installé pour cinq semaines dans la petite ville côtière de Weston-super-Mare, à quelques kilomètres de Bristol, au Royaume-Uni, les visiteurs ont notamment pu découvrir des oeuvres placées dans des étangs et représentant des bateaux à moteur remplis de demandeurs d'asile. A la fermeture du parc, Banksy avait d'ailleurs annoncé que le matériel serait envoyé aux réfugiés de Calais pour les aider à construire des abris.
Très engagé, le street artiste s'est également rendu sur place pour s'exprimer. Il a ainsi recouvert plusieurs murs du port de Calais de pochoirs liés à la crise des réfugiés, dont un inspiré du Radeau de la Méduse de Gericault sur lequel on voit passer au loin un yacht. Au mois de décembre, l'artiste avait notamment fait le buzz en réalisant une peinture murale représentant Steve Jobs, le défunt patron d'Apple étant le fils d'un réfugié syrien.
“Nous pensons souvent que l’immigration pompe les ressources du pays, mais Steve Jobs était le fils d’un migrant syrien. Apple est l’une des entreprises les plus rentables au monde, elle paye sept milliards de dollars d’impôts par an… et elle existe seulement parce qu’ils ont laissé un jeune homme originaire d’Homs entrer sur le territoire (américain)", avait-il alors expliqué dans un communiqué.
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