Puy du Fou : l'anneau de Jeanne d'Arc présenté au public
Environ 5.000 personnes ont assisté dimanche 20 au Puy du Fou à la présentation d'un anneau attribué à Jeanne d'Arc, acquis fin février à Londres par le parc de loisirs vendéen. Dans la cour du château du site, l'anneau, reposant sur un coussin placé dans un reliquaire en verre porté sur une arche en bois, a fait son entrée, sous une haie d'honneur, à la fin d'un cortège ouvert par une centaine de Saint-Cyriens en uniforme. Ces derniers, chantant un hymne militaire, étaient suivis par quelques cavaliers ayant revêtu une armure de chevaliers, accompagnés de fantassins parés d'une cotte de mailles. Le tout sous de nombreux oriflammes et les applaudissements du public.
"C'est un petit bout de France qui revient, une parcelle de nos grandeurs déchues", a déclaré devant la foule Philippe de Villiers, le fondateur du parc de loisirs, dans la cour du château. L'ancien homme politique a ensuite fait état d'un différend avec la Grande-Bretagne au sujet de cet anneau. "Le gouvernement anglais a fait à notre avocat une demande inouïe: le retour de l'anneau à Londres. Une demande justifiée par le fait qu'il s'agit d'un objet à forte valeur symbolique nationale", a affirmé Philippe de Villiers. "Le gouvernement anglais pouvait préempter l'anneau au moment de la mise aux enchères et, aujourd'hui, il le regrette", a-t-il poursuivi. "Nous porterons dès demain la réponse du peuple français au gouvernement anglais: +Messieurs les Anglais, si vous voulez voir l'anneau, vous venez ici, Welcome to the Puy du Fou+... Pour le reste c'est trop tard (...) l'anneau est revenu en France et il le restera", a ajouté Philippe de Villiers.
L'existence d'un tel différend n'a pu être confirmée dimanche de source britannique. Selon une publication britannique spécialisée, The Art Newspaper, l'exportation d'un objet tel que cet anneau est soumis à réglementation. Selon la législation britannique, rappelle la publication, tout objet présent en Grande-Bretagne depuis au moins 50 ans et dont la valeur est supérieure 39.219 Livres sterling -l'anneau a été acheté près de 300.000 livres- doit obtenir une autorisation d'exportation. "Cette relique ne devait pas finir derrière les vitres blindées d'un musée", a fait valoir de son côté le très médiatique historien Franck Ferrand. "On ne peut jamais avoir de certitude intégrale. Personne ne vous dira que cette anneau est à 100% celui de Jeanne, mais je crois qu'on peut, en toute bonne foi, penser qu'il s'agit de l'anneau authentique", a-t-il dit.
Les interventions ont été suivies par La Marseillaise. Puis, le reliquaire contenant l'anneau a ensuite été placé dans la chapelle où le public a été invité à venir se recueillir. L'anneau, acquis à Londres pour la somme de 376.883 euros, sera exposé pendant toute la saison au parc d'attraction du Puy du Fou "dans un lieu sécurisé", ont fait savoir les responsables du parc. Lors d'un point-presse, Nicolas de Villiers, directeur du parc d'attraction, a assuré: "nous avons les éléments qui nous permettent d'affirmer que c'est bien l'anneau de Jeanne d'Arc. (...) L'histoire retiendra que l'anneau de Jeanne d'arc est revenu en France pour toujours".
L'anneau a été authentifié par un laboratoire d'Oxford comme étant un bijou moyenâgeux datant du XVe, en argent plaqué or, par la méthode de fluorescence de rayons X. Mais l'incertitude plane toujours sur le fait qu'il ait, ou non, appartenu à Jeanne d'Arc.
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