"Au nom de ma fille" : Daniel Auteuil fait revivre l'affaire Bamberski (VIDEO)
"Je n'ai jamais eu l'intention de me faire justice moi-même. Je n'ai fait que pallier les lâchetés successives de la justice française". C'est par ces mots qu'André Bamberski, interprété par Daniel Auteuil, justifie l'enlèvement du meurtrier de sa fille Kalinka dans le film Au nom de ma fille, qui sort ce mercredi 16 sur les écrans.
Réalisé par Vincent Garenq, le film raconte l'histoire vraie du combat d'André Bamberski, un fait divers qui a marqué l'actualité il y a quelques années. Un combat qui a duré 30 ans, entre la mort de sa fille de 14 ans Kalinka, en juillet 1982, et la condamnation en appel de son meurtrier, le médecin allemand Dieter Krombach, par la cour d'assises du Val-de-Marne en décembre 2012.
L'épisode le plus spectaculaire de cette histoire hors du commun fut l'enlèvement du Dr Krombach en Autriche en 2009, organisé par André Bamberski pour le livrer à la justice française, après des années de rebondissements, de jugements par contumace, de libérations, de fuites et de bras de fer juridique entre la France et l'Allemagne.
Le film, qui prend parfois des allures de film policier, raconte par le détail ces trois décennies de combat d'un père pour comprendre les raisons de la mort de sa fille et faire en sorte que le coupable soit jugé. L'histoire commence au Maroc, où André Bamberski vit avec sa femme (Marie-José Croze) et leurs deux enfants, et où ils font la connaissance d'un médecin allemand charmeur, Dieter Krombach (Sebastian Koch).
Celui-ci va séduire la femme de Bamberski, ils ont une liaison, on est en 1974. Après le retour en France de la famille, ce sera la séparation, l'épouse de Bamberski continuant de revoir Krombach et décidant de s'installer avec lui en Allemagne. Jusqu'au jour où, lors de vacances en Allemagne avec sa mère et son beau-père, Kalinka Bamberski, 14 ans, décède dans des circonstances intrigantes. L’attitude de Dieter Krombach ainsi qu’une autopsie troublante laissent beaucoup de questions sans réponse. Très vite convaincu de la culpabilité du médecin allemand, André Bamberski se lance alors dans un combat pour le confondre, jurant sur la tombe de sa fille de consacrer sa vie à cette quête de justice. "Je ne te lâcherai jamais. Jamais…", dit-il notamment au Dr Krombach en 2006, quand il le retrouve en Autriche, après de multiples épisodes de l'affaire.
Vincent Garenq est tombé en admiration devant la ténacité d'André Bamberski à la lecture de son livre, Pour que justice te soit rendue (Ed. Michel Lafon), paru en 2010: "J’ai été sidéré par sa persévérance, son obstination. Pendant 30 ans, il n’a jamais démordu, il s’est battu comme un forcené pour que la vérité soit faite et que justice soit rendue à sa fille".
Le réalisateur est un spécialiste des histoires vraies adaptées au cinéma puisqu'il a raconté l'histoire d'un des accusés d'Outreau soupçonné à tort de pédophilie dans Présumé coupable (2011) et celle du journaliste Denis Robert et de l'affaire Clearstream dans L'enquête (2013).
Mais, s'appuyant sur un Daniel Auteuil très engagé et très crédible dans ce rôle, il a voulu souligner le lien paternel d'André Bamberki, aujourd'hui âgé de 78 ans, et de sa fille, qui aurait 48 ans si elle était encore en vie. "Il y a une dimension héroïque, très cinématographique, mais c’est aussi une histoire de paternité, ce qui me touche infiniment, car j’ai deux enfants qui sont la plus belle chose qui me soit jamais arrivée dans ma vie. La paternité est un sujet qui me hante et qui est au coeur de tous mes films".
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):
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