"Je compte sur vous" : Vincent Elbaz, manipulateur téléphonique (VIDEO)

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Jean-Michel Comte
Publié le 29 décembre 2015 - 17:24
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Julie Gayet Vincent Elbaz Film Je Compte Sur Vous
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©Hugo Cohen/Rezo Films
Julie Gayet et Vincent Elbaz, mari et femme dans "Je compte sur vous".
©Hugo Cohen/Rezo Films
Dans "Je compte sur vous", le film de Pascal Elbé qui sort ce mercredi sur les écrans, Vincent Elbaz joue les escrocs sympathiques qui arnaque ses victimes au téléphone, grâce à son bagout. Une histoire inspirée de faits réels.

"Inspiré de faits réels", dit une phrase avant le générique. Ce n'est pas toujours l'assurance d'un film passionnant, mais ici cela donne une histoire où l'humour et le suspense se mélangent agréablement. Vincent Elbaz joue les manipulateurs de génie dans Je compte sur vous, le deuxième film de Pascal Elbé, sur les écrans ce mercredi 30 décembre.

"Pour moi, l'arme la plus dangereuse du monde, c'est le cerveau", dit Gilbert Perez (Vincent Elbaz). Il va se servir du sien pour manipuler ceux des autres. Et tout cela au téléphone.

Il vit de petits boulots, de combines diverses, et accumule les dettes, avec son frère, à Tel Aviv. Pour sa femme (Julie Gayet) et leur fils adolescent, il arrive toujours à se débrouiller mais vise plus grand. Un jour, il se lance dans une arnaque qui va devenir une vraie drogue.

Grâce à des renvois d'appels et à des numéros masqués, il appelle au téléphone la directrice d'une agence bancaire à Paris, et se fait passer successivement pour le président de la banque et un responsable des services secrets. Le but: lui faire retirer une grosse somme d'argent et la livrer à un inconnu (lui-même) dans les toilettes d'un restaurant.

L'opération réussit. Et pour Gilbert Perez ce n'est que le début d'autres arnaques, au téléphone, où son bagout, son imagination et son art de la persuasion font des ravages. Il accumule les victimes et l'argent coule à flots. Jusqu'au jour où il croisera la route d'escrocs professionnels et, surtout, d'une enquêtrice parisienne (Zabou Breitman) bien décidée à l'identifier et à le coincer...

Le personnage est inspiré de Gilbert Chikli, un Franco-Israélien condamné par la justice française pour avoir arnaqué une trentaine de banques et entreprises en 2005 et 2006, et considéré comme l'inventeur de "l'arnaque au président": au téléphone il se faisait passer, auprès d'employés crédules et manipulables, pour le président des entreprises qu'il escroquait.

Pascal Elbé, dont c'est le deuxième film comme réalisateur (après Tête de Turc en 2010), dit avoir enjolivé le scénario: "Au final, tout ce que je filme est romancé, hormis la mécanique de l’arnaque, et sa folie".

Car pour lui, le personnage de son film n'est pas seulement motivé par l'appât du gain: "Ce qui l’attire n’est pas l’argent mais l’adrénaline, la jouissance à éprouver une forme d’impunité, à ressentir un pouvoir sur l’autre. Cet homme autodidacte a une façon presque innée d’appliquer les mécanismes de la manipulation, que vous apprenez parfois dans les écoles de commerce ou de télémarketing".

Il a rencontré le vrai Gilbert Chikli, en Israël (où le film a été tourné), et explique l'avoir "trouvé plein de charme, assez brillant, avec un charisme fou. J’ai tout de suite vu la malice dans son regard et le danger qui pouvait en découler. Mais je me suis dit que pour autant, je ne tenais pas un film. Il me manquait un propos, l’angle de tir pour raconter une histoire… Quelques mois plus tard, je rencontre sur un plateau télé une avocate qui s’occupe des parrains de la mafia. Elle me dit d’aller peut-être voir du côté de la sociopathie ou de la psychopathie. Et là, je me rends compte que je tiens peut-être mon film: le portrait d’un manipulateur".

Et en manipulateur brillant, Vincent Elbaz attire inévitablement la sympathie dans ce film drôle, voire léger, même si l'on sait bien que ce n'est pas très moral de voler les banques...

(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):

 

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