Charb répond aux "escrocs de l'islamophobie" dans un livre posthume
Avant de tomber sous les balles des terroristes lors de l'attaque de Charlie Hebdo le 7 janvier dernier, Charb avait pris la plume. Dans un livre à paraître jeudi 16 et dont L'Obs dévoile ce mercredi quelques extraits, l'ancien directeur de la publication répondait aux critiques faites à Charlie Hebdo par ceux qui jugeaient l'hebdomadaire trop violent envers l'Islam. Un texte intitulé: Lettre ouverte aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes (éd. Les Echappés).
Comme il est de coutume dans l'esprit du journal satyrique, tout le monde en prend pour son grade. Dans le viseur de Charb, Nicolas Sarkozy qui "avec son débat sur l'identité nationale" a "largement libéré la parole raciste". Les médias sont également visés: "c'est parce que les médias ont décidé que la republication des caricatures de Mahomet ne pouvait que déclencher la fureur des musulmans qu'elle a déclenché la colère de quelques associations musulmanes".
Mais aussi le "paternalisme dégueulasse de l'intellectuel bourgeois blanc +de gauche+" selon lequel on ne pourrait pas se moquer autant de l'Islam que d'une autre religion. Car c'est surtout les restrictions à la liberté d'expression sous couvert de lutte contre l'islamophobie que dénonce Charb.
Que ce soit pour ne pas choquer les Musulmans ou se protéger de représailles des terroristes, le dessinateur refusait de se censurer. Alors que Charlie avait pour habitude de caricaturer toutes les religions, Charb ne voyait pas pourquoi l'une ou l'autre ferait exception: "en vertu de quelle théorie tordue l'humour serait-il moins compatible avec l'islam qu'avec n'importe quelle autre religion? (…) Si on laisse entendre qu'on peut rire de tout, sauf de certains aspects de l'islam parce que les musulmans sont beaucoup plus susceptibles que le reste de la population, que fait-on, sinon de la discrimination?".
Si Charb na jamais caché son aversion pour les religions, il maintient que c'est avant tout aux extrémistes qu'il s'en prenait: "le problème, ce n'est ni le Coran ni la Bible, romans soporifiques, incohérents et mal écrits, mais le fidèle qui lit le Coran ou la Bible comme on lit la notice de montage d'une étagère Ikea".
Menacé depuis plusieurs années par les islamistes radicaux, Charb avait été l'une des 12 victimes du massacre de Charlie Hebdo perppétré par les frères Kouachi.
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