Dernier hommage à Elie Wiesel, mémoire de la Shoah et prix Nobel de la paix
Les funérailles d'Elie Wiesel ont eu lieu dimanche 3 à Manhattan. Une cérémonie réservée à la famille et aux intimes du journaliste, écrivain et prix Nobel de la paix, survivant des camps de concentration nazis qui a consacré sa vie au de voir de mémoire de la Shoah et à la lutte contre l'indifférence, l'intolérance et l'injustice.
Elie Wiesel est décédé samedi 2 à l'âge de 87 ans à son domicile de New York. Sa mort a été annoncée par le mémorial de l’Holocauste Yad Vashem, à Jérusalem.
Né en 1928 à Sigeth, dans l'actuelle Roumanie, il avait été déporté à Auschwitz-Birkenau avec sa famille. Sa mère et sa plus jeune sœur trouveront la mort dans les chambres à gaz. Son père sera abattu devant lui par les SS à Buchenwald où ils avaient été transférés, quelques mois avant la libération du camp en 1945.
Sans famille ni nationalité, Elie Wiesel sera recueilli en France comme de nombreux autres orphelins de la Shoah par l’OSE (Œuvre juive de secours aux enfants). Il en gardera un lien fort avec la France et la langue française.
Il étudiera par la suite à la Sorbonne pour devenir journaliste et écrivain. Dès 1945, il avait commencé à écrire sur l'Holocauste, en yiddish. Sur les conseils de son mentor, l'écrivain François Mauriac, il traduira son œuvre qui sera publiée en 1958 sous le titre La Nuit. Il y décrivait sans concession son expérience des camps de la mort et les horreurs qui s'y sont déroulées, des executions massives à celle de son père: "J’ai laissé mon vieux père seul agoniser. Sa voix me parvenait de si loin, de si près. Mais je n’ai pas bougé", écrira-t-il.
Plus tard, il s'installera aux Etats-Unis et obtiendra la nationalité américaine en 1963. Marié à une femme d'origine autrichienne rencontrée là-bas, il n'abandonnera pourtant pas la pratique de la langue française.
Voix des survivants de la Shoah à travers ses oeuvres et ses déclarations, Elie Wiesel s'élèvera également contre les injustices et folies meurtrières qui toucheront d'autres populations au cours des décennies, en Afrique du Sud, en ex-Yougoslavie, au Rwanda ou au Darfour. Son engagement lui vaudra le prix Nobel de la paix en 1986.
François Hollande a salué "la mémoire d'un grand humaniste, inlassable défenseur de la paix". Barack Obama a parlé de lui comme d'un un "mémorial vivant, sa vie et la force de son exemple nous poussent à être meilleurs".
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