La maison d'arrêt de Villepinte bloquée, un "appel au secours" des surveillants

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Publié le 13 avril 2017 - 10:57
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Des gardiens de prisons bloquent l'accès de la prison de Villepinte, en Seine-Saint-Denis près de Pa
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Des gardiens de prisons bloquent l'accès de la prison de Villepinte, en Seine-Saint-Denis près de Paris, le 13 avril 2017
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"Un appel au secours": une soixantaine de surveillants pénitentiaires ont bloqué jeudi matin l'entrée de la maison d'arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis) pour dénoncer la surpopulation carcérale et des conditions de travail "dégradantes".

Des barricades ont été dressées à l'entrée de la prison et un tas de pneus et de palettes enflammé par les manifestants peu avant 07H30, a constaté l'AFP.

Les surveillants ont ensuite entonné La Marseillaise, brandissant des pancartes "Ma prison va craquer, 200% surpopulation", "Surveillants tabassés en toute impunité, c'est notre réalité". Une banderole avec les mêmes messages a également été déployée sur un pont autoroutier surplombant la Francilienne.

Du fait du blocage, aucune extraction judiciaire n'a eu lieu de toute la matinée mais les manifestants ont laissé sortir deux fourgons transportant des détenus devant être transférés vers la province pour "désencombrer" la maison d'arrêt.

A 12h15, une partie des manifestants a entamé une opération-escargot jusqu'au tribunal de Bobigny.

Les gardiens répondaient à l'"appel à une mobilisation générale" lancé la semaine dernière par les syndicats SPS et FO, rejoints par la CFTC, premier syndicat de surveillants pénitentiaires à Villepinte.

"On est là pour lancer un appel au secours, un SOS", a déclaré Erwan Saoudi, délégué FO. "On n'en démordra pas tant qu'on nous présentera pas un vrai plan d'actions pour désengorger la prison et renforcer le nombre de personnels".

La directrice de la maison d'arrêt de Villepinte avait annoncé fin mars qu'elle n'accueillerait pas de nouveaux détenus, son taux d'occupation ayant atteint le record de 201%. Depuis, le taux a légèrement baissé, avec 1.080 détenus dans une prison conçue pour en accueillir 587.

Pas suffisant pour Blaise Gangbazo, secrétaire général CFTC Justice, qui décrit des conditions de travail dégradées et "dégradantes", certains détenus dormant sur des matelas au sol dans des cellules à "trois voire plus", entraînant "de plus en plus d'agressions entre détenus".

"On n'est plus en mesure de déceler la radicalisation", a poursuivi le représentant syndical, qui réclame "en urgence au moins 30 agents" supplémentaires.

Les manifestants ont reçu dans la matinée la visite de Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la France (DLF) à la présidentielle.

Rappelant que c'était sa troisième visite à la maison d'arrêt, le député de l'Essonne a fustigé la "politique pénitentiaire délirante" de la France. "Certains détenus ont la clé de leur cellule, c'est ahurissant", a-t-il illustré, citant le programme Respecto, mis en place à Villepinte pour favoriser la réinsertion.

Le candidat, qui prône la création de 40.000 places de prison, a estimé que ses concurrents n'étaient pas "à la hauteur de l'enjeu" et assuré de son "soutien total" les gardiens, ces "oubliés de la République" qui sont "traités comme des chiens".

Le mouvement à Villepinte s'inscrit dans une protestation plus large. Lundi soir, plus de 350 surveillants pénitentiaires avaient bloqué durant quelques heures la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), la plus grande prison d'Europe, pour protester contre la récente agression de six gardiens par huit mineurs lors d'une altercation entre détenus qui a dégénéré en bagarre.

Ils ont décidé mercredi soir de maintenir la pression sur l'administration pénitentiaire, avec de nouvelles actions à venir.

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