Famine en Somalie : Guterres veut une mobilisation "massive"

Auteur:
 
Par AFP
Publié le 07 mars 2017 - 12:06
Image
Baarlin Hassan Nuur, 30 ans, et son fils de 7 mois Zakaria souffrant d'une malnutrition aiguë, dans
Crédits
© CARL DE SOUZA / AFP/Archives
Baarlin Hassan Nuur, 30 ans, et son fils de 7 mois Zakaria souffrant d'une malnutrition aiguë, dans un centre géré par l'ONG somalienne et partenaire de l'UNICEF SAACID à Mogadisci
© CARL DE SOUZA / AFP/Archives

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi la communauté internationale à se mobiliser massivement pour "éviter le pire" en Somalie, pays de la Corne de l'Afrique sur lequel plane l'ombre d'une nouvelle famine.

Car une énième sécheresse ravage l'Est de l'Afrique et la Somalie est au bord d'une troisième famine en 25 ans. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que plus de 6,2 millions de Somaliens - soit la moitié de la population - ont besoin d'une aide humanitaire d'urgence, dont près de trois millions qui souffrent de la faim.

Les nouvelles autorités de ce pays rongé par deux décennies de guerre et de crises humanitaires à répétition ont décrété fin février l'état de "catastrophe nationale", et les images de corps émaciés émergent dans les médias, faisant ressurgir le spectre de la famine de 2011 (260.000 morts).

"Il est possible d'éviter le pire", a déclaré à la presse Antonio Guterres après s'être entretenu à Mogadiscio avec le nouveau président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed, élu le 8 février et plus connu sous son surnom de Farmajo. "Nous avons besoin d'un soutien massif de la part de la communauté internationale pour éviter une répétition des événements tragiques de 2011".

Le président de ce pays privé depuis 1991 de pouvoir central et dont le gouvernement est soutenu à bout de bras par la communauté internationale et la force de l'Union africaine (Amisom), a souligné que la Somalie fait "face à une sécheresse qui pourrait devenir une famine si nous n'avons pas de pluie dans les deux prochains mois".

Il s'agit seulement de la troisième visite en Somalie d'un secrétaire général de l'ONU depuis 1993.

- Obligation morale -

Après sa rencontre avec M. Mohamed à Mogadiscio, M. Guterres a visité un camp de déplacés à Baidoa, capitale de la province de Bay (sud). Cette ville, qui selon l'ONU abrite 42.000 déplacés, est dans la zone la plus affectée par la sécheresse. Les militants islamistes shebab, affiliés à Al-Qaïda et qui contrôlent la majeure partie du sud somalien, refusent de laisser les humanitaires venir au secours des populations.

"Nous avons l'obligation morale de faire tout ce qui est enh notre pouvoir pour aider ces gens", a déclaré M. Guterres dans le camp, avant d'affirmer: "C'est la situation dramatique dans laquelle se trouvent des pays tels que la Somalie qui produit le terrorisme".

Le camp est surtout peuplé d'éleveurs, qui ont perdu leur bétail et n'ont eu aucune récolte lors des trois dernières saisons de moisson. Les femmes et enfants représentent 80% des nouveaux arrivants, selon l'ONU.

"Nous n'avons plus de vivres, et notre bétail est mort", a déclaré à l'AFP Mainouna, venue avec trois de ses six enfants depuis la région de Middle Juba, au sud de Baidoa. "Là-bas, nous ne pouvions pas obtenir d'aide".

- Conflit et sécheresse -

La sécheresse a conduit à une propagation des diarrhées aiguës, du choléra et de la rougeole, et près de 5,5 millions de Somaliens risquent de contracter des maladies transmises par l'eau. Car les populations se tournent vers des sources d'eau "à risque", comme les eaux stagnantes des étangs.

La Somalie n'est pas le seul pays africain actuellement menacé par la famine, provoquée par la guerre et la sécheresse. Le Yémen et le Nigeria sont dans le même cas tandis que la famine a été officiellement déclarée le 20 février au Soudan du Sud, où elle touche 100.000 personnes. Plus de 20 millions de personnes risquent de mourir de faim dans ces quatre pays.

Une famine est déclarée lorsque plus de 20% de la population d'une région a un accès très limité à la nourriture de base, que le taux de mortalité est supérieur à deux personnes pour 10.000 par jour et qu'une malnutrition aiguë touche plus de 30% de la population.

D'autres pays d'Afrique de l'Est, tels que le Kenya et l’Éthiopie, sont également touchés par la sécheresse après plusieurs saisons de pluies faibles.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.