Greffes et dons d'organes : jusqu'où aller ?

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Par AFP - Paris
Publié le 20 mai 2018 - 11:03
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À quelles conditions doit-on pouvoir donner un rein, son cœur ou ses poumons? Comment encadrer les greffes de visage ou de mains? Geste de générosité, le don d'organes pose de lourdes questions éthiqu
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© JEFF PACHOUD / AFP/Archives
À quelles conditions doit-on pouvoir donner un rein, son cœur ou ses poumons? Comment encadrer les greffes de visage ou de mains? Geste de générosité, le don d'organes pose de lour
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À quelles conditions doit-on pouvoir donner un rein, son cœur ou ses poumons? Comment encadrer les greffes de visage ou de mains? Geste de générosité, le don d'organes pose de lourdes questions éthiques.

- Que dit la loi?

Les prélèvements d'organes viennent majoritairement de personnes décédées, mais aussi parfois de personnes vivantes, comme pour certaines transplantations de rein.

Trois principes inscrits dans la loi de bioéthique régissent le don d'organes: le consentement présumé (chacun est un donneur potentiel, sauf s'il a exprimé son refus de son vivant), la gratuité du don et son anonymat (sauf pour les dons entre vivants, qui ne peuvent avoir lieu qu'entre proches).

Selon l'Agence de biomédecine, 22.617 patients ont été en attente d'un organe en France en 2016, et 5.891 greffes ont été réalisées: 3.615 de rein (dont 576 à partir d'un donneur vivant), 1.322 de foie (5 à partir d'un donneur vivant), 477 de cœur, 371 de poumons, 90 de pancréas, 13 cœur-poumons et 3 d'intestins.

La même année, 552 personnes en attente d'un organe sont décédées. En cinq ans (2012-2016), le nombre de greffes d'organes a augmenté de 17%.

- Qu'est-ce qui pourrait changer?

Soigner davantage de patients grâce au don d'organes implique d'assouplir les conditions de prélèvement. Mais à quel point?

Si on ne souhaite pas donner ses organes après sa mort, il existe deux moyens de le faire savoir: le dire à ses proches ou s'inscrire sur un registre national des refus. Certains se demandent s'il ne faut pas se limiter à ce registre ou, à l'inverse, créer un registre des donneurs, sur lequel il faudrait s'inscrire de son vivant.

Les questions sont différentes pour le don d'organes de son vivant, soumis à des conditions médicales strictes (le donneur, forcément majeur, doit être en bonne santé et compatible avec le receveur). Initialement limité à la famille, le cercle des donneurs potentiels a été étendu en 2011 à tout ami qui peut prouver l'existence d'un lien affectif étroit depuis au moins deux ans avec le receveur.

Faut-il l'élargir encore jusqu'à autoriser tout le monde à donner? Et si on supprime tout lien entre donneurs et receveurs, comment prévenir les risques de trafic d'organes?

- Quelles autres questions cela pose-t-il?

Les techniques qui permettent de réussir des greffes spectaculaires (mains, visage, pénis...) ont beaucoup progressé.

Contrairement à celles de rein, de cœur ou de poumons, ces greffes ne concernent plus des organes vitaux mais ont pour but d'améliorer la vie des patients. Bien qu'elles ne représentent encore qu'une infime partie du total, elles soulèvent donc de nouvelles questions.

Le principal écueil d'une greffe est le phénomène de rejet de l'organe du donneur par le système immunitaire du receveur. Pour le combattre, une personne greffée doit prendre à vie un traitement immunosuppresseur.

Or, ces puissants traitements entraînent de lourds effets secondaires, voire l'apparition de cancers. Le jeu en vaut la chandelle lorsqu'on est greffé d'un organe vital. Mais quand il s'agit non pas de sauver, mais d'améliorer la vie du patient, courir ce risque est-il justifié?

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