Harcèlement sexuel et discrimination : les prud'hommes de Paris donnent raison à des salariés du nettoyage

Auteur:
 
Par AFP
Publié le 10 novembre 2017 - 12:47
Image
Le Conseil des Prud'hommes de Toulouse, le 9 octobre 2013
Crédits
© ERIC CABANIS / AFP/Archives
Les agissements, commis notamment par des délégués SUD-Rail, ont été dénoncés par le délégué CFDT de la société H. Reinier, sous-traitante pour la SNCF
© ERIC CABANIS / AFP/Archives

Le conseil de prud'hommes de Paris a donné raison vendredi à cinq salariés ou ex-salariés d'une entreprise de nettoyage, dont quatre femmes, qui avaient dénoncé des faits de harcèlement sexuel et moral et de discrimination au travail en décembre 2012, a-t-on appris de source judiciaire.

Le conseil a condamné l'employeur, la société H. Reinier, sous-traitante pour la SNCF, à verser des dommages et intérêts de plusieurs dizaines de milliers d'euros à à tous les plaignants, agents d'entretien, pour harcèlement sexuel et moral et pour discrimination.

Le dossier, plaidé devant les prud'hommes le 30 novembre 2015, avait été renvoyé en départage l'année suivante.

A l'époque des faits, les plaignants -quatre femmes et un homme- travaillaient gare du Nord, où ils étaient chargés notamment du nettoyage des trains. Leur avocate, Me Maude Beckers, avait décrit à l'audience une société où régnait début 2012 une "ambiance délétère", avec du "racket à l'embauche".

Ces agissements, commis notamment par des délégués SUD-Rail - démandatés ensuite -, avaient été dénoncés par le plaignant, alors délégué CFDT. Son initiative avait marqué le début de ses ennuis, avait expliqué Me Beckers: menaces de ses collègues, sanctions disciplinaires, pétition pour demander son départ... jusqu'à un premier licenciement en novembre 2013.

C'est parce que les quatre plaignantes avaient refusé de signer la pétition demandant son départ que deux chefs d'équipe s'en étaient pris à elles, selon l'avocate. Les plaignantes avaient relaté des "gestes obscènes", des hommes à qui "il est déjà arrivé de se frotter contre" elles, une collègue "enfermée dans une pièce" et qui subit des "attouchements" ou un chef qui "touche son sexe au-dessus de son pantalon en mimant des bruits sexuels".

Pour le directeur d'agence, il s'agissait de "blagues un peu salaces", avait rapporté l’Association européenne contre les violences faites aux femmes (AVFT), partie au procès.

Fait rare, le Défenseur des droits était intervenu à l'audience, estimant "établies" par son enquête les "allégations de harcèlement sexuel, de représailles et de manquement de l'employeur à son obligation de sécurité".

Condamnée aux dépens, la société H. Reinier devra également verser aux plaignants des rappels de salaire.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Kamala Harris
Kamala Harris, ou comment passer de la reine de la justice californienne à valet par défaut
PORTRAIT CRACHE - Samedi 27 juillet, la vice-présidente américaine Kamala Harris a officialisé sa candidature à la présidence des États-Unis, une semaine après le retr...
03 août 2024 - 12:49
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.