Johnny Hallyday, idole de la presse people depuis un demi-siècle
Le 12 avril 1965, Johnny Hallyday épouse Sylvie Vartan à Loconville, village de l'Oise. Quelque 200 journalistes sont dépêchés pour couvrir le "mariage d'une génération". Depuis, l'histoire d'amour entre "l'idole des jeunes" et la presse est restée intacte.
Sorties en kiosques avancées, numéros spéciaux, hors-séries, Unes des médias en lignes chamboulées, émissions à la radio et à la TV: dès l'annonce de la disparition du chanteur, toutes les rédactions en France et beaucoup à l'étranger se sont mobilisées pour un hommage unanime à la rock-star, décédée à 74 ans des suites d'un cancer des poumons.
Dès sa première apparition à la télévision en avril 1960 avec Line Renaud comme marraine artistique, Johnny Hallyday est devenu l'un des chouchous et l'une des valeurs sûres de la presse people qui en a fait la star yéyé par excellence.
Le magazine Gala, qui parait habituellement le mercredi, a décidé d'avancer la sortie du prochain numéro au week-end qui arrive. Closer, qui paraît habituellement le vendredi, n'est plus en mesure d'avancer techniquement son édition hebdomadaire, mais va bouleverser entièrement son sommaire, tout comme son concurrent Public.
Plus ancien magazine people français créé en 1945, Ici Paris prévoit un numéro spécial, tandis qu'un hors-série de 68 pages préparé de longue date, paraîtra samedi. Paris-Match qui a consacré plus de 90 "unes" à Johnny Hallyday, "un record" selon le rédacteur en chef photo du magazine Marc Brincourt, proposera un numéro exceptionnel.
Dès l'aube mercredi, France Dimanche a stoppé en urgence l'impression de son numéro, envoyant au pilon plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires. La rédaction a été mobilisée dans la foulée pour boucler une nouvelle édition avec 33 pages spéciales, et un tirage doublé à 800.000 exemplaires, en kiosques vendredi. Un hors-série paraîtra en fin de semaine prochaine.
"Johnny a inventé la presse people en France. Depuis les yéyés, il a su travailler avec elle, comprenant que c'était gagnant-gagnant pour ancrer sa notoriété dans l'imaginaire collectif. Il a su donner et se mettre en scène, sans jamais attaquer en justice", souligne à l'AFP Matthias Gurtler, directeur de Gala.
- 'Johnny ne s’est jamais refusé' -
Pour Laurence Pieau, aux commandes de l'édition française de Closer, "Johnny est un membre de toutes les familles. Une image qu'il a nourrie dans la presse en partageant volontiers sa vie personnelle, ses fiancées, ses mariages, la naissance de ses enfants".
"Depuis 22 ans, (son épouse) Laeticia a joué aussi un rôle très important en intéressant le lectorat féminin à travers son combat pour devenir mère, l'adoption de ses filles et ses engagements humanitaires", souligne la directrice de Closer.
Directeur de la rédaction d'Ici Paris, Gianni Lorenzon souligne aussi "la générosité de longue date de Johnny Hallyday avec la presse people, n'hésitant pas souvent à se mettre en scène".
"La vie de Johnny est un roman, avec un charisme qui n'échappait à personne. On lui doit les meilleures ventes de France Dimanche avec une dizaine de +Unes+ en moyenne chaque année", souligne Philippe Bonnel, directeur du magazine.
L'idylle entre Johnny et la presse people n'aura été écornée qu'à propos de sa santé, dès 2009 avec une première alerte entraînée par une grave infection consécutive à l'opération d'une hernie discale.
Ces dernières semaines, le ton est monté après une série d'articles alarmistes. Sébastien Farran, le manager de Johnny, a été contraint de faire plusieurs mises au point.
"Il y a toute une presse qu’on connaît très bien, qui vit de ce genre de choses. Ils ne se rendent pas compte que la famille lit possiblement ce qu’ils écrivent", avait-il écrit le 1er décembre à l'AFP, demandant fermement à ce que "l'on cesse de colporter des rumeurs infondées qui attristent Johnny, ainsi que sa famille".
Dans une tribune publiée mercredi sur le site du RFI, Bertrand Dicale, spécialiste de la chanson française, qualifie Johnny Hallyday d'"obsession nationale".
"Johnny est partout parce qu’il ne s’est jamais refusé, jamais économisé, ajoute-t-il. Au contraire, il a toujours employé de son propre chef ou sur l’impulsion de son entourage, la même technique de saturation de l’espace médiatique: on doit le voir toujours et partout".
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.