A la recherche du laboratoire P4 perdu de Wuhan – Fiasco géopolitique de la France
Cet article fait suite à celui publié sur la capacité de la Chine à fabriquer des virus COVID synthétiques manipulés et hautement dangereux pour l'homme, et cela dès 2015, à l'institut de virologie de Wuhan en collaboration avec les USA . Aujourd’hui, nous faisons une synthèse des informations essentielles rapportées dans la presse, au sujet de ce laboratoire P4, devenu mythique sur la complosphère depuis janvier 2020.
Les tenants et aboutissants de ce qui, d'ores et déjà apparaît comme le point final d'une déplorable aventure d'alliance stratégique de l'INSERM et des laboratoires Mérieux avec la Chine dans le domaine de la fabrication de vaccins pour le contrôle des pandémies futures, seront bien difficiles à reconnaître par les autorités françaises qui, apparemment, ont fait preuve d'une certaine légèreté.
Ainsi, la France a tenté de développer avec la Chine, un projet de politique extérieure ultra-sensible de contrôle des épidémies émergentes, devenu légitimement une priorité depuis le SARS de 2003.
La construction du laboratoire
Un résumé circonstancié, très détaillé, a été publié le 17 avril 2020 dans un article de France Inter relatant l'historique de la création de ce laboratoire P4. Ce projet exceptionnel avait été approuvé en 2003 sous la présidence de Jacques Chirac. Ce projet s'est appuyé sur l'expertise du laboratoire INSERM Jean-Mérieux à Lyon, considéré parmi les tout meilleurs du monde.
Conçu sur le modèle du laboratoire P4 de Lyon, sa construction a été mise en œuvre par des entreprises françaises de haute technologie, en 2008, après d'interminables discussions dues à des réticences, comme en témoigne le Pr Christian Bréchot, directeur de l'INSERM de l'époque.
Son inauguration officielle, en grande pompe, en même temps que son accréditation a eu lieu le 23 février 2017 sous l'égide du Premier ministre de l'époque, Bernard Cazeneuve, accompagné de la ministre française des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine, ainsi que d'Yves Lévy, président de l’INSERM depuis 2014.
Signalons cependant qu'il s'avère à présent que le laboratoire P4 de Wuhan n'est plus le seul dont dispose la Chine.
L'annonce de la mise en service d'un laboratoire vétérinaire de très haute sécurité P4 à Harbin, dans la province de Sahaliyan Ula en Mandchourie, a été publié le 8 août 2018 par une agence communication franco-chinoise. Selon un journaliste de Challenges, cette mise en service serait en contradiction avec les engagements pris par la Chine . Cette dernière assertion est difficilement vérifiable et très discutable, car la nature des accords, passés avec la Chine, qui ont présidé à la création du P4 de Wuhan n'est pas connue du public, ce qui pose problème dans notre démocratie.
Le laoratoire P4 de Wuhan au niveau international
En effet, la limitation de la capacité d'un pays dans un domaine technologique à portée sanitaire (voire militaire) nécessite la signature d'accords internationaux officiels (à moins d’un accord secret signé, dont la valeur serait également discutable). Il ne s'agissait probablement, que d'une promesse verbale, sans réelle valeur juridique, faite aux autorités françaises dont on peut se demander si elles n'ont pas fait preuve d'une certaine de naïveté de la tenir pour argent comptant.
La Chine a bel et bien acquis ainsi une technologie et un savoir-faire qu'elle peut maintenant développer à sa guise.
Notons au passage, que sur les 45 laboratoires P4 dans le monde, 9 ne se situent pas dans des pays occidentaux ou d'influence occidentale : 3 en Russie, 3 aux Indes, 1 en Biélorussie et donc 2 en Chine !
L'affirmation faite à FranceInfo par Thierry Breton, ancien ministre de l'industrie, et aujourd'hui commissaire européen, au sujet de la gestion de la crise du coronavirus par la Chine : "Nous ne sommes pas naïfs avec la Chine et nous ne l'avons jamais été", s'apparente à un déni rhétorique ! On a envie de lui répondre que « gouverner, aurait été de prévoir » et l'on pourrait aisément étendre ce constat aux gouvernements successifs, qui ont présidé à cette tentative de coopération désastreuse avec la Chine.
La dotation de la Chine d'un laboratoire de haute sécurité P4 s'est accompagné du transfert d'un savoir-faire à très forte valeur ajoutée,
par l'intermédiaire de la formation de techniciens (formation effectuée d'ailleurs au laboratoire P4 conjoint de l'INSERM et Marieux à Lyon) et de personnels scientifiques très compétents, à l'instar de la très brillante docteur en microbiologie, Shi Zhen Li, elle-même formée à la faculté des sciences de Montpellier.
Mérieux et les gouvernements français voyaient certainement dans ce transfert de technologie à la Chine et la création d'une coopération de recherche, le moyen d’être en première ligne par rapport à la connaissance des virus hautement infectieux. En même temps, cela permettait à Mérieux d'avoir un accès direct au matériel viral, en vue de la mise au point de vaccins contre les pandémies mondiales redoutées. Les dizaines de milliards d'euros que peut rapporter la vaccination de milliards de personnes sur la terre au cours d'une pandémie valait bien le risque que représentait ce projet ultra sensible.
La gestion Chinoise
La réalité c'est qu'une fois le laboratoire P4 mis en service, la Chine n'a pas tenu ses engagements et la cinquantaine de scientifiques et techniciens français qui devait travailler à cette coopération, selon les accords conclus, n'ont pas pu s'y rendre. Cela a fait dire à Alain Mérieux à Radio France à Pékin : "J'abandonne la coprésidence du P4 qui est un outil très chinois. Il leur appartient, même s’il a été développé avec l’assistance technique de la France". Au final, la France a fait chou blanc, comme s'en excuse d'ailleurs Mérieux : "Il est impensable que la Chine n'ait pas un laboratoire de haute sécurité pour isoler des germes nouveaux dont beaucoup sont d'étiologie inconnue."
La France n'a donc absolument rien reçu en retour, même pas la reconnaissance de la Chine, comme en témoigne le manque patent de transparence des autorités chinoises, et concomitamment la recommandation désastreuse de l'OMS de garder les frontières ouvertes, alors qu'un virus mortel se répandait sur la planète.
A présent, le laboratoire P4 de Wuhan est devenu une tour d'ivoire transformée en bunker, où absolument aucune personne étrangère n'a accès et d'où aucune information ne peut filtrer au dehors. Et dire qu’au départ, on croyait que seuls les virus ne devaient pouvoir s'en échapper ! Le régime de Pékin y exerce une censure absolue sur ce qui s'y est passé ou a pu s’y passer.
Sans l'article publié en 2015 dans le journal Nature Médecine , la Chine serait en position de nier totalement d'avoir procédé à quelque manipulation de virus que ce soit.
Pour finir avec ce tableau désolant, nous rappellerons avec ironie l'article signé en 2017 par le directeur de laboratoire P4 conjoint 'INSERM-Mérieux, paru dans Science et Santé à la rubrique 'Stratégies' qui titrait : "Le laboratoire P4 de Wuhan, une réussite pour la coopération franco-chinoise" ! Il n'y a semble-t-il rien à ajouter, si ce n'est qu'en démocratie les politiques devraient normalement rendre des comptes sur les accords internationaux non tenus et leurs implications. Cela ne semble pas être le cas avec ce fiasco géopolitique et industriel français.
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