Les arts martiaux mixtes (MMA) débarquent en France ce samedi
Vous ne connaissez rien aux sports de combat ? Vous prenez les Mixed Martial Arts, qu’on présente le plus souvent sous l’acronyme « MMA » pour une compagnie d’assurances ? Et « Bon gamin » vous fait vaguement penser au vieil épagnol de la voisine ? Bon, il y a du travail, mais voici une leçon de rattrapage pour être dans le coup ce week-end quand on vous demandera votre avis sur Ciryl Gane, le « gentleman warrior » de l’UFC qui débarque à Paris pour une soirée de gala à l’Accor Arena retransmise dans le monde entier avec les meilleurs combattants du monde…
Commençons par le début. Un ring et deux boxeurs qui s’affrontent librement à coups de poings de pied, savant cocktail de lutte, de judo et de boxe, mais à la régulière sous la surveillance d’un arbitre pendant cinq rounds de cinq minutes. Les règles varient selon le niveau des combattants, mais l’aire de combat est la même pour tous.
Non, elle n’est pas carrée et cernée de rangées de cordes comme en boxe dite anglaise (qu’on pratique avec des gros gants et en chaussons) mais octogonale et enfermée dans une cage ajourée (avec des mitaines aux doigts coupés pour permettre les saisies et les projections). Un décor un peu Rollerball c’est vrai, mais c’est le jeu. Car il s’agit d’un jeu. Oui, vous avez bien lu : jeu de force, d’intelligence et de courage ; jeu de main mais pas de vilain !
J’en vois d’ici qui sautent sur leur siège, convaincu que ces combats « libres » restent l’expression régressive de la violence ancestrale chez l’homme qui ressurgit sur fond de crise de société. « Le MMA était interdit en France jusqu’en 2021, qui fut l’un des derniers pays au monde à en légaliser la pratique sous l’égide d’une fédération », s’insurge un pratiquant de yoga, farouchement opposé à la banalisation de la violence dans le sport.
« Un rituel décadent, où tout est fait pour que le sang coule à flot, corrida insupportable pour barbares lobotomisés parfois avec des coups de pied au visage, pis sur un adversaire blessé et à terre… Même les gladiateurs à Rome avaient un sort moins précaire. Et dire qu’on ose parler d’un art martial. Le MMA est un danger pour la jeunesse ! »
Il faut reconnaitre que dans les années 80, entre les mains d’un business man sulfureux, le MMA des origines ne s’embarrassait pas de règles protégeant les boxeurs. Trois consignes simples pour combattre à l’Ultimate Fighting Championship : ne pas mordre, ne pas frapper les yeux, et épargner les parties intimes. Sinon, tout était permis.
Beaucoup de légendes et de rumeurs entourent, en effet, ce nouveau sport venu comme le Pepsi-Cola d’Amérique, après un détour par le Japon, le Brésil et la Russie. Étrange paradoxe si l’on songe que le MMA descend directement du pancrace grec et de la lutte mongole, ancêtres des arts martiaux bien connus comme le judo, le karaté ou l’aïkido.
Voir aussi : "Novak Djokovic va-t-il pouvoir participer à l'US Open ?"
Nous reviendrons bientôt sur ce monde encore très fermé avec un dossier en trois volets sur le MMA Business où vous allez découvrir la vraie nature de ces guerriers sponsorisés et millionnaires en dollars dont les exploits, la fortune et aussi les scandales lèvent les foules à Moscou, Tokyo, Las Vegas et Dubaï, mêlant cultures et religions. Cette discipline sportive fédère désormais plus d’un milliard de terriens en pay per view et dans les salles.
Un phénomène qui est également contagieux en France. L’arrivée à Paris ce samedi 3 septembre de la première Fight Night à l’Accor Arena marque un tournant dans l’histoire du sport hexagonal. Retenez bien cette date : il y aura un avant et surtout un après.
Vous verrez que Cyril Gane le « bon gamin » porte bien son surnom, malgré ses 112 kg de muscles pour 1,93 m. Un surnom pas très courant au pays des fighters de l’extrême, mais si juste pour ce gosse des quartiers qui, au soir de sa seule défaite, en onze combats et trois ans d’une incroyable carrière qui l’opposa aux meilleurs, dira face caméra : « Désolé… ». Le champion surdoué pèse déjà 1 million de dollars, c’est rare. L’homme garde l’élégance et l’humilité, c’est encore plus rare. Fingers crossed, champ’ ! (On croise les doigts, champion !)
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.