L'ex-président Lula accuse le gouvernement Temer de 'brader le Brésil'
"Ils sont en train de brader le Brésil", a scandé mardi l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva, fustigeant la politique de privatisations lancée par le gouvernement actuel lors d'un discours enflammé devant le siège de la compagnie pétrolière d'État Petrobras.
Une manifestation "en défense de la souveraineté nationale" aux allures de meeting pour l'icône de la gauche, en tête des intentions de vote pour l'élection présidentielle de 2018.
Il a rassemblé près de 400 partisans, interrompant le trafic d'une des principales artères de Rio de Janeiro, a constaté une journaliste de l'AFP présente sur place.
"Nous ne pouvons pas renoncer à Petrobras. Petrobras n'est pas seulement une compagnie pétrolière, c'est un instrument de développement, dont dépendent des milliers d'entreprises", a affirmé Lula, qui revêtait l'uniforme orange des ouvriers travaillant dans les plateformes pétrolières.
L'ex-président (2002-2010) a dénoncé la vague de privatisations annoncée récemment par le gouvernement du conservateur Michel Temer pour tenter de combler un déficit budgétaire astronomique et relancer un économie encore convalescente après deux années de récession.
Petrobras n'est pas concernée, même si une éventuelle privatisation a été évoquée par certains politiciens de droite.
La compagnie pétrolière est au centre du méga-scandale de corruption mis en évidence par une enquête tentaculaire qui éclabousse l'ensemble de la classe politique brésilienne, y compris Lula et le président Temer.
Condamné à une peine de près de dix ans de prison pour corruption en juillet, Lula a été laissé en liberté le temps d'être jugé en appel, mais une condamnation en deuxième instance l'empêcherait d'être candidat en 2018.
Visé par six autres procédures judiciaires, il est notamment accusé d'avoir bénéficié des largesses de groupes de bâtiment pour intercéder en leur faveur dans l'obtention de contrats avec Petrobras.
"Ils peuvent m'attaquer, je suis seulement un être humain, de bientôt 72 ans. Mais ils doivent savoir que Lula n'est pas juste Lula, c'est une idée portée par des millions de personnes", s'est défendu l'ancien ouvrier métallurgiste, déclenchant un tonnerre d'applaudissements.
Même s'il est donné en tête des intentions de vote, Lula suscite aussi un fort rejet: un sondage publié lundi indique que 54% des interrogés souhaitent le voir en prison.
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