La consommation de bière repart en France, après 30 ans de baisse
La consommation française de bière a renoué avec la croissance en 2015 après une trentaine d'années de baisse, tirée par la multiplication des brasseries et des variétés de bières, et par les femmes qui commencent à y prendre goût.
L'année 2015 est "la première où il y a un effet positif certain", avec une croissance de 3,1% en volume, alors que les ventes de bière avaient connu "une baisse tendancielle de 1% par an sur les 30 dernières années avec une diminution du nombre de brasserie et de la consommation", a expliqué à l'AFP le président de l'association des Brasseurs de France, François Loos. L'année 2014 avait marqué une "stabilité" des ventes, rappelle-t-il.
Avec une consommation totale d'un peu plus de 20,6 millions d'hectolitres de bière en 2015, soit 30 litres par an et par habitant, la France, où le vin se taille toujours la part de lion, n'est cependant que le vingt-sixième pays consommateur de l'Europe des 28, en volume.
Le marché français "rattrap(e) ainsi le niveau du début des années 2010, grâce à un renouvellement de l'offre et une météo très favorable, notamment en arrière saison", selon les Brasseurs de France.
Cette croissance est due "à l'offre qui se multiplie" avec plus de brasseries, un développement croissant des bières artisanales et régionales et de nouveaux consommateurs notamment féminins, selon M. Loos. Ces dernières années, une cinquantaine de nouvelles brasseries s'ouvraient chaque année, alors qu'en 2014 et 2015 le rythme est plutôt passé à 100 par an, selon l'association.
Avec 800 brasseries réparties sur tout le territoire, la France est le troisième pays européen en nombre de sites de production. Le nombre de brasseries a été multiplié par deux en cinq ans, offrant plus de 2.000 marques de bières, alors que dans le même temps, la consommation de bière s'est stabilisée globalement autour de 20 millions d'hectolitres. "Une des conséquences est que l'offre s'est diversifiée et les bières de soif font face à des spécialités premium. C'est le même phénomène que pour le café et le chocolat", explique M. Loos.
Dans le même temps, les femmes ont commencé à s'intéresser à ce breuvage plus souvent associé aux soirées foot qu'à la dégustation. Selon une étude menée par Brasseurs de France, 59% des femmes déclaraient ne jamais boire de bière en 2015, contre 63% en 2014.
Signe probable de la féminisation de la consommation, les bières sans alcool, qui ne représentent toutefois qu'un petit segment de l'offre, ont connu une croissance de 32% en 2015 en déployant de nombreuses nouvelles références.
En outre, les mode de consommation évoluent, celle à domicile se développant au détriment des débits de boisson : dans le détail, les ventes de bière affichent une hausse de 5% en volume en distribution alimentaire, et une baisse de 1% dans les bars et restaurants.
En grande distribution (50% des ventes), le marché est porté depuis plusieurs années par les bières haut de gamme et les spécialités, qui représentent désormais plus des deux tiers des volumes de ce circuit.
La baisse du marché en restauration (20% des ventes) confirme une tendance constatée depuis plusieurs années, selon Brasseurs de France, marquée en 2015 par une conjoncture économique difficile, avec la fermeture de nombreux établissements, malgré une météo favorable.
Le marché a par ailleurs enregistré une augmentation de 5,45% des importations (7,18 millions d'hectolitres) en provenance de Belgique, d'Allemagne ou encore des Pays-Bas. Les exportations progressent également, de 3,2%, pour atteindre 6,9 millions d'hectolitres, essentiellement vers l'Espagne, la Belgique, le Royaume Uni et les Pays Bas.
Mais 70% des bières consommées en France sont produites sur le territoire français, souligne l'association.
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