Cadeaux de Noël : les jeux de société font de la résistance
Avec l’essor du tout-numérique et des jeux vidéo, on aurait pu croire que le bon vieux jeu de société allait péricliter. Mais, bien au contraire, le marché résiste et est même en plein développement. Et si les grands classiques, Monopoly, Trivial Pursuit, et autres Mille bornes se portent bien, c’est aussi l’arrivée de nouveaux jeux et de nouvelles façons de jouer qui ont réussi à dépoussiérer le marché et à lui insuffler ce nouvel élan.
En 2013, le marché, déjà en bonne forme depuis plusieurs années, a encore connue une hausse de 5% avec plus de 21 millions de boîtes vendues en France pour 343 millions d’euros.
Pourtant le retour en force du jeu de société n’est pas un phénomène si nouveau. Pour Stéphane Bogard, responsable éditorial chez l’éditeur de jeu Edge Entertainment, ce renouveau correspond à la sortie au cinéma du premier épisode du Seigneur des anneaux de Peter Jackson en 2001. Difficile de voir le rapport a priori. Mais pour un éditeur comme Edge qui réalise de nombreux jeux sous licence comme Star Wars, le jeu vidéo culte Doom ou plus récemment la série au succès planétaire Game of Thrones, il y a un lien direct.
Le regain d’intérêt pour ces univers fantastiques a en effet permis de populariser certains jeux de plateau aux univers très fouillés –jusque-là réservés aux initiés– mais aussi des divertissements plus épurés ne nécessitant que quelques cartes et jetons. Ces jeux, aux règles et à la mécanique simples, créent un environnement où chaque joueur incarne un personnage défendant ses intérêts comme dans Illuminati. "Ce qui était +geek+ ne l’est plus vraiment", résume Stéphane Bogard.
Plus simple, plus vite, plus drôle
Dans la catégorie de ces jeux simples d’utilisation, le français Asmodée a lui aussi lancé plusieurs best-sellers ces dernières années, comme Jungle Speed, Time’s Up ou Dobble. "A partir du milieu des années 1990, quelques grands jeux très fondateurs ont élargi l’audience du jeu de société, qui était avant perçu comme destiné aux enfants", explique à FranceSoir Nicolas Benoist, directeur marketing d’Asmodée. Le jeu de société s’est invité chez un public plus adulte, dans le cercle des amis "pour passer un bon moment entre potes".
Au regard de leur simplicité, de la rapidité des parties (environ 30 minutes chacune), nul besoin pour le novice de passer une heure le nez dans la notice de ce type de jeux. "Cela permet aux gens qui, peut-être ne se connaissent pas, de se retrouver autour de quelque chose de commun, de sympathiser. Cela génère de la bonne humeur pour pas cher".
Le prix moyen de ce type de produit tourne en effet autour de 15 à 20 euros, alors que les jeux de plateau traditionnels sont plus proches des 40 euros.
Autre différence, les derniers venus introduisent souvent une bonne dose de loufoquerie et de coups bas entre joueurs. On citera par exemple le Munchkin d’Edge Entertainment, un jeu de cartes dans un monde de chevalier et de magie, où le joueur peut combattre le "nounours géant sanguinaire" grâce à son "casque de virilité ostentatoire".
Pour faire face, les grands noms du jeu de société ont dû s’adapter. Le fameux Monopoly par exemple se décline en version marques (on achète des marques au lieu des rues), en version villes françaises (on n’achète plus des rues parisiennes), en version Star Wars (on achète des planètes), ou même en version Live électronique (plus besoin de dés et possibilité de jouer des parties plus rapides).
Les parents qui ont grandi eux-mêmes avec des jeux de société devraient être plus enclins à en poser sous le sapin au lieu des jeux vidéo.
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