Vente en ligne : source d’arnaques, le "dropshipping" va être mieux régulé

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FranceSoir
Publié le 19 avril 2021 - 12:35
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Le “dropshipping” est une pratique tout à fait légale: il s’agit simplement de la revente d’articles achetés en gros sur Internet.
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Vous êtes peut-être déjà tombé sur le compte d’un influenceur qui vous propose d’acheter un produit qui a l'air d'être une occasion à ne pas manquer. Son message ressemble souvent à cela: « Coucou les amis! Aujourd’hui je vais vous présenter ce magnifique produit ! » Cela vous dit quelque chose? Comme l’indique le ministre de l’economie Bruno Le Maire sur ses réseaux sociaux, il faut faire attention à ce type d’introduction, car il s’agit souvent de la pratique redoutable dite du “dropshipping”, une pratique qui cache de nombreuses arnaques de vente en ligne.

Tromperie sur la marchandise, fausses promotions, contrefaçons…attention aux produits issus du dropshipping

Le “dropshipping” est une pratique tout à fait légale: il s’agit simplement de la revente d’articles achetés en gros sur Internet. Les problèmes arrivent quand les articles à vendre ne sont pas commercialisés directement par la personne qui en fait la publicité. L'intérêt de promouvoir ce type de produits bas de gamme fabriqués en grande quantité et à faible coût est de toucher une marge juteuse, en les revendant beaucoup plus cher que le prix initial.

Les revendeurs utilisent des annonces sur les réseaux sociaux et font aussi appel aux influenceurs pour faire la promotion de produits présentés comme étant de bonne qualité et exclusifs, alors qu'il s'agit en réalité de produits bas de gamme achetés à faible coût sur des grandes plateformes d’e-commerce de type Aliexpress.

Ce sont les pratiques commerciales trompeuses qui constituent un délit pénal. Par exemple, le produit est souvent expédié et livré par le fournisseur, souvent depuis l'Asie, et non par le vendeur. Il y a donc souvent tromperie ou confusion concernant la provenance du produit, son histoire, sa conception: des produits sont vendus comme étant locaux ou originaux alors qu'ils sont des contrefaçons, ou sont sujet à de fausses promotions.
Si des influenceurs en font la promotion sans préciser qu'ils sont rémunérés pour cela, ils sont aussi dans l’illégalité.

Une pratique soutenue par les plateformes de e-commerce

Se lancer dans la revente en mode “dropshipping” est de plus en plus facile. Des plateformes permettent de trouver les produits qui pourraient facilement intéresser le public chez les grossistes. Des produits “gagnants” sont ainsi facilement identifiés, et il existe de nombreux outils pour mettre en place une stratégie de revente. AliExpress Dropshipping Center , Dropship.me, Seller Pulse sont quelques exemples . Le francais D Nicheur, permet, en plus de trouver des “produits gagnants” selon des cibles, d’analyser les stratégies employées par d’autres revendeurs, pour déterminer la stratégie de marketing qui fonctionne le mieux.

Et les plateformes ne se multiplient seulement pour aider à la revente. Les consommateurs peuvent aussi passer par des outils numériques pour retrouver la plateforme d’origine d’un produit et ainsi contourner le dropshipping. C’est le cas de l’application open source Antidrop.

L’État veut mieux encadrer cette pratique

Le gouvernement veut rendre cette pratique moins lucrative avec une nouvelle politique fiscale. Cela devrait provoquer “un tri sélectif dans la jungle des sites de dropshipping”, selon le gouvernement. Les nouvelles règles fiscales vont s’appliquer à compter du 1er juillet pour la « vente à distance de biens importés », terme qui sera introduit dans le Code général des impôts (CGI) à l’article 256 II bis.

Même si le vendeur ne s’occupe pas de la livraison, le dropshipping sera redevable de la TVA sur ses ventes. Par ailleurs, tous les produits importés, même inférieurs à 150 €, devront être déclarés. Bruno Le Maire appelle à la vigilance, et encourage le signalement de tout site ayant des pratiques douteuses sur le site Signal Conso.

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